Assemblée nationale : une pétition en gestation contre Minaku

Samedi 7 Octobre 2017 - 17:37

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Le président de la chambre basse du Parlement est accusé de se comporter comme le secrétaire général de la majorité présidentielle (MP) à la tête de l’institution parlementaire avec une police de débats orientée dans un sens.  

À la chambre basse du Parlement, des voix se font de plus en plus audibles pour exiger le départ du président de cette institution parlementaire. Aubin Minaku, secrétaire général de la majorité présidentielle (MP), arbore une double casquette. Ce qui, d’après une certaine opinion parlementaire, relativise son indépendance d’esprit dans une institution réputée hétéroclite en termes de sensibilité politique. Le député de l’opposition Toussaint Alinga est de ceux qui pensent qu’Aubin Minaku ne joue pas franc jeu pour autant qu’il se comporte comme un cadre de la majorité en affichant clairement son obédience politique dans la conduite des débats. Il estime qu’il est grand temps de sanctionner le comportement antidémocratique du président de l’Assemblée nationale qui ferait la part belle aux députés de la majorité au détriment de ceux de l’opposition.

Une pétition initiée par le député Toussaint Alinga est même en gestation comme pour lui rappeler son devoir de modérer le débat en toute impartialité dans cet organe délibérant, temple de la démocratie. « Le président Minaku est en train de vider la démocratie parlementaire de sa toute substance. Il est en même temps, secrétaire général de la MP et président de l’Assemblée nationale. Il participe aux stratagèmes de la majorité contre l’opposition. Et au même moment, il vient appliquer ces stratagèmes au sein de l’institution. Aujourd’hui, il viole intentionnellement le règlement intérieur », fait remarquer Toussaint Alinga.

Très entreprenant et plus que jamais déterminé à en découdre avec le président de la chambre basse du Parlement, Toussaint Alonga s’attelle à faire adhérer certains de ses pairs à sa démarche en leur demandant de prendre leurs responsabilités en mains. « Nous demandons à nos collègues députés de se saisir de cette situation pour voter et sanctionner le comportement de notre président », plaide-t-il. Un comportement qu’il juge partial en prenant notamment pour exemple la manière cavalière dont le président des céans avait assuré la police des débats lors de la plénière du vendredi 6 octobre en prenant fait et cause pour le rejet des motions de défiance contre Emmanuel Ramazani Shadari et Alexis Thambwé Mwamba respectivement vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur et ministre de la Justice. Ces deux membres de la majorité se sont tirés à bon compte à la suite d'une motion incidentielle tombée comme un cheveu dans la soupe dans l’examen de l’ordre du jour consacré à la motion de défiance contre les deux membres du gouvernement en violation de la Constitution et du règlement intérieur. Cette motion lue par le député Zacharie Bababaswe fait état des fraudes en signature et en date dans les deux motions de défiance sus évoquées.

 Les remous suscités par ce dénouement n’a pas été du goût des députés de l’opposition qui ont quitté la salle, non contents de l’attitude de leurs collègues de la majorité toujours enclins à annihiler toute action de l’opposition parlementaire via des motions incidentielles à l’emporte pièce et souvent improvisées pour le besoin de la cause. Dans le cas d’espèce, les motions contre Ramazani Shadari et Thambwé Mwamba ont donné lieu à une vive controverse quant à l’interprétation de la disposition du règlement intérieur légitimant une telle démarche.

D’où le recours à la Cour constitutionnelle dont l’arrêt a curieusement exacerbé la tension à l’hémicycle plutôt que de chercher à l’atténuer.  «La Cour a rendu son arrêt. Je me rends compte qu’il y a controverse de l’interprétation de l’arrêt. Il y a eu une motion incidentielle et la plénière souveraine devrait avoir un point de vue sur l’arrêt. Voilà pourquoi j’ai autorisé qu’il y ait quatre intervenants afin que nous évoquions la question de l’arrêt. C’est tout à fait logique et conforme aux réalités d’un temple de la démocratie », a déclaré Aubin Minaku. Dossier à suivre.        

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Une plénière à la chambre basse du Parlement

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