Baisse des recettes publiques : le gouvernement devant un feu rouge

Jeudi 3 Septembre 2015 - 17:00

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La baisse des cours des matières premières a de sérieuses implications sur la programmation des recettes publiques. Des experts du gouvernement sont à pied d’œuvre pour en atténuer l’impact.

La chute brutale et vertigineuse des cours mondiaux du cuivre n’épargne guère la RDC qui en subit le contrecoup. C’est dans un contexte d’extrême fragilité que le pays est aujourd’hui géré sur fond d’une menace sérieuse de l’équilibre macroéconomique. La baisse des marchés financiers en Chine a sérieusement affecté la RDC dont les prévisions de croissance, pour cette année 2015, ont été ramenées à 8,4%. La réduction des importations des matières premières qui constituent une source sûre de rentrée financière pour la RDC, pays à vocation minière, est durement ressentie en ces temps de basse conjoncture.

C’est non sans raison que la troïka stratégique du gouvernement s’est penchée sur la question lors de sa dernière réunion avec, à la clé, la quête des pistes susceptibles d’atténuer les effets pervers de la récession mondiale. Des experts de l’exécutif national, à en croire certaines sources, travaillent sur des mesures de mitigation des effets de ces baisses des cours des matières premières sur les recettes publiques. Une note stratégique portant sur des mesures d’atténuation des impacts budgétaires de cette situation serait même en cours d’élaboration au moment où se prépare une réunion stratégique pour lever des options idoines de contenance de cette crise.

Concernant justement la baisse des recettes publiques, certains analystes l’imputent au processus de démembrement des provinces mal négocié. Le déclin des marchés financiers chinois a engendré une réduction à 8,4% de la prévision de croissance de la RDC pour 2015. Car, depuis l’annonce du découpage des provinces qui passent de onze à vingt-six provinces, les recettes fiscales ont sensiblement chuté. Au Katanga par exemple, elles ont baissé jusqu’à 30 %. Au Nord Kivu, le secteur de Butembo Beni qui produisait en période de paix 70% de recettes publiques atteint difficilement aujourd’hui les 20%. La plupart des assujettis considèrent qu’ils doivent attendre la mise en place des nouveaux gouvernements et des nouvelles institutions pour payer leurs impôts, révèle-t-on. Les disparités actuelles dans le fonctionnement des administrations fiscales des nouvelles provinces en conflit ouvert avec leurs anciennes tutelles provinciales impactent aussi négativement sur les recettes publiques. A cela s’ajoutent la fraude à certains points névralgiques et aux postes frontaliers, les tracasseries administratives aux lieux de chargement et déchargement des marchandises, qui favorisent le coulage des recettes publiques.         

Notons toutefois, au regard des conclusions de la dernière réunion de la Troïka stratégique,  que le compte général du Trésor a présenté, le 28 août 2015, un déficit de 115,62 milliards FC provenant des recettes de 218,25 milliards FC et des dépenses de 333,87 milliards FC. En cumul annuel, le compte général du Trésor a affiché des marges positives de 58,17 milliards FC, indique-t-on.

                     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Un poste douanier secondaire au Kongo central

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