Bandundu : l’Asadho dénonce et condamne l’instrumentalisation des juges du tribunal de Paix de Kikwit

Mardi 28 Juillet 2015 - 15:00

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Cette ONG reproche au tribunal susmentionné d’avoir exécuter les menaces du gouverneur de province du Bandundu, par la « condamnation honteuse » d’un des membres de son antenne provinciale.

Dans un communiqué signé la semaine dernière et rendu public le 27 juillet, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) a noté un recours abusif à la justice par les proches du Gouverneur de province de Bandundu, pour faire taire et régler les comptes à Laurent Bwena, défenseur des droits de l’Homme et président de la section de l’Asadho/Bandundu et coordonnateur de la Société civile de cette province. « Les magistrats du Tribunal de paix (Tripaix) de Kikwit ont, contre toute attente, à la surprise générale et au mépris du droit, choisi de faire plaisir au camp du Gouverneur de Bandundu à l’audience du 26 juin 2015 par la condamnation scandaleuse du membre de l’Asadho à six mois de Servitude pénale principale (SPP) et aux dommages et intérêts de 1 500 000 FC.

L’Asadho a, par ailleurs, souligné que cette décision est prise malgré l’acquittement requis par l’Officier du ministère public dans son réquisitoire présenté en fin de l’instruction, et du témoignage à décharge du chef de division de l’Agence nationale de renseignements, Paulin Eloko, qui a contredit les allégations de Ruffin Naniakweti, à l’audience du 26 mai 2015. « Il suffit de lire la motivation présentée par le tribunal pour comprendre l’acharnement à condamner à tout prix ce défenseur des droits de l’Homme. Cette décision judiciaire porte atteinte au droit à un procès juste et équitable reconnu à chaque citoyen et, aux dispositions de la Déclaration des Nations unies sur le droit et la responsabilité des individus, groupes d’individus et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’Homme et les libertés fondamentales universellement reconnus », a appuyé cette ONG.

Des menaces mises en exécution

L’Asadho a rappelé qu’elle avait dénoncé en son temps, à travers son communiqué de presse N° 009/ASADHO/2014 du 15/05/2014 intitulé : « L’Asadho dénonce les menaces et intimidations proférées contre un de ses membres par M. Jean Kamisendu ». À en croire cette association, ces menaces consécutives à l’intervention de M. Laurent en sa qualité de défenseur des droits humains lui interdisaient des déclarations à la radio, surtout, en parlant du gouverneur de Bandundu, qui aurait promis de « monter sur le dos de cette activiste, l’écraser et le déclarer personna non grata sur le sol du Bandundu ». Selon l’Asadho, ces menaces lui auraient été transmises le 10 mai 2014, par Flavien Naniakweti de la Fondation Kamisendu, accompagné de Franck Falanka de la Brigade des recettes de Bandundu (BRB).

Constatant la persistance de cette menace à travers les pressions exercées sur les magistrats du Tripaix de Kikwit par les proches du Gouverneur de province de Bandundu, « pour condamner à tout prix Laurent Bwenia dans la cause sous le RP 11038 », le bureau national de l’Asadho aura, le 23 juin, tiré la sonnette d’alarme pour en appeler à l’indépendance de la justice.

Soulignant que son appel n’avait pas été entendu, cette ONG recommande au Parlement, d’adopter la loi portant protection des défenseurs des droits de l’homme. Alors que le gouvernement a été appelé à cesser toute instrumentalisation de la Justice pour réduire ces défenseurs au silence ; et à assurer la sécurité de Laurent Bwena.

L’Asadho a, par contre, exhorté le Conseil supérieur de la magistrature, à veiller à l’indépendance des magistrats dans l’administration de la justice et à ouvrir une enquête sur le comportement des magistrats dans cette décision sous le RP 11.038. À la division des droits humains de la Monusco, cette ONG a sollicité son implication dans la protection de Laurent Bwena. Alors qu’elle a sollicité des rapporteurs des NU et de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples, d’inviter les autorités de la RDC à protéger les défenseurs des droits de l’homme et d’acquitter ainsi que d’abandonner les poursuites initiées contre monsieur Laurent Bwena.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: le président de l'Asadho, Mè Jean-Claude Katende, lors d'une conférence de presse à Kinshasa/photo Adiac.

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