Banque : une opération de routine vire au drame

Lundi 28 Septembre 2015 - 19:00

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La Trust Merchant Bank (TMB) a confirmé une attaque sanglante de son convoi en route vers Lemera, au Sud-Kivu, le 27 septembre au matin. Le bilan du reste très lourd fait état de onze militaires tués sur les treize assurant l'escorte (deux dans un état grave) ainsi que le décès de deux civils. L'argent emporté représentait les salaires des enseignants.     

 

 

 

Selon les précisions de la TMB, le convoi est tombé dans une embuscade. Au stade actuel, on compte au moins deux survivants, en l'occurrence les quatre collaborateurs de la mission et un civil. Selon la TMB qui a rédigé un long communiqué sur cette tragédie, toutes les dispositions ont été prises pour agir promptement et en collaboration avec les autorités compétentes. D'ailleurs, une délégation de la banque séjourne actuellement sur les lieux.

Après l'attaque, il a fallu organiser une mission rapide pour retrouver les survivants et les mettre en sécurité. "L'ensemble de l'institution s'est mobilisé. Les autorités militaires mènent leurs enquêtes et nous donnent tout leur soutien sur place", a rassuré la TMB. Toutefois, il s'agit de la première attaque aussi sanglante dans le secteur bancaire et le débat est bien lancé sur les défis logistiques et sécuritaires. "C'est un événement tragique et d'une ampleur sans précédent dans le secteur bancaire en général et particulièrement dans le contexte de la paie des fonctionnaires". Face au risque potentiel, les banques seront-elles tentées de ralentir leur déploiement à travers le pays ? Une question qui mérite d'être posée."Chaque mois, nous contribuons à une réforme qui change le paysage financier de notre pays. Chaque mois, nous construisons une confiance dans les banques jusqu'au fin fond du pays", a poursuivi TMB.   

Malgré le coup dur, les banques se disent prêtes à continuer à activer leurs réseaux dans les endroits reculés du pays. Selon l'Association congolaise des banques (ACB) qui a vite réagi en dénonçant cette attaque meutrière, les banques assurent actuellement la paie de plus de 759 000 agents et fonctionnaires de l'Etat au sens large. Mais il faut plus de moyens logistiques et sécuritaires pour qu'elles puissent remplir leur part du contrat. "Cet acte de barbarie ne doit pas nous démotiver. Ce drame changera notre perception mais nous allons continuer à traiter ces sujets en collaboration avec le gouvernement".  Pour l'heure, le Conseil d'administration et le Comité de gestion de la TMB font état de leur émotion. Malgré tout, ils réaffirment leur détermination à poursuivre la collaboration avec le gouvernement pour faire avancer la réforme de la paie des salaires.   

       

Laurent Essolomwa

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