BEAC : Denis Sassou N’Guesso et Abbas Mahamat Tolli évoquent les réformes

Le gouverneur de la BEAC s’est rendu au Congo, officiellement, pour rendre compte de l’évolution du Programme des réformes économiques et financières (PREF-CEMAC), dont la République du Congo assure la présidence. Le pays applique ces directives communautaires, ce qui lui a permis de mener plusieurs opérations de levée de fonds par le biais du trésor public congolais.  

Abbas Mahamat Tolli a salué la dynamique du marché financier congolais, car en quelques mois d’activité le trésor public a pu mobiliser environ 812 milliards de francs CFA. C’est dans cette optique que le pays vient de lancer sur le marché communautaire Cémac un emprunt obligataire par appel public à l’épargne d’une enveloppe de 100 milliards FCFA. L’argent servira à financer la construction des infrastructures routières, sanitaires, scolaires, énergétiques, y compris l’apurement partiel d’une partie de la dette intérieure.

« À l’instar des autres pays de la sous-région, le Congo a un programme d’émergence et des objectifs de développement bien connus. Il a fait des efforts en matière de restructuration des finances publiques, en dépit de la crise sanitaire, mais n’a pas pu bénéficier des appuis subséquents qu’il aurait souhaités. (…) Les perspectives sont bonnes en termes de croissance », a dit le gouverneur de la BEAC.   

Il faut souligner que la visite d’Abbas Mahamat Tolli intervient quelques jours seulement après la révocation des cadres congolais travaillant au sein de la banque centrale. Les deux adjoints du directeur national (Congo) de la BEAC ont été sanctionnés suite à une enquête interne sur le traitement des virements ordonnés par la Banque de développement économique de l'Afrique centrale (BDEAC) au profit des États, pour les aider à financer leur plan de riposte contre la Covid-19.

En clair, la BEAC avait débloqué 90 milliards FCFA et mis à la disposition de la BDEAC au titre de fonds Covid.

Dans une récente correspondance adressée au gouverneur, les autorités congolaises disent ne pas comprendre les sanctions infligées à ces hauts cadres de la banque centrale. « Le gouvernement du Congo juge cette situation injuste et destinée à déstabiliser la position de la République du Congo au sein de la BEAC », peut-on lire dans la même correspondance.