Burkina Faso-Russie : un accord historique pour la construction d'une centrale nucléaireMardi 24 Juin 2025 - 21:40 Le Burkina Faso fait un pas audacieux vers l'avenir en signant un accord intergouvernemental avec la Russie pour l’installation d’une centrale nucléaire. L' événement, survenu dans le cadre du Forum économique international de Saint Pétersbourg, a été marqué par la signature d'un accord de partenariat par le ministre burkinabé de l’Énergie, Yacouba Zabré Gouba, et le directeur général de Rosatom, Aleksey Likhachev. Ce partenariat stratégique représente un tournant significatif pour un pays au potentiel énergétique inexploité. Yacouba Zabré Gouba a décrit cette signature comme une étape essentielle pour le Burkina Faso, soulignant que cela ouvre la voie à des discussions techniques avec les experts russes de Rosatom. « Cet accord marque le début d'un horizon nouveau pour notre pays, qui cherche à diversifier ses sources d'énergie et à renforcer son indépendance énergétique », a-t-il déclaré. La centrale, une fois achevée, devrait fournir une énergie stable et durable, essentielle pour soutenir la croissance économique du pays. Dès juillet 2023, le président burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a exprimé son ambition de développer une centrale nucléaire civile en collaboration avec la Russie. Ce choix s'inscrit dans un contexte où le Burkina Faso, riche en ressources naturelles, cherche à moderniser ses infrastructures tout en s'alignant sur des standards internationaux. Un contexte régional et géopolitique Cet accord s'inscrit dans un cadre géopolitique plus large, où plusieurs pays africains cherchent à établir des partenariats stratégiques pour le développement de l'énergie nucléaire. La Russie, quant à elle, a redoublé d’efforts pour étendre son influence en Afrique, en mettant en avant son expertise dans le domaine nucléaire. Selon les statistiques publiées par l'Agence internationale de l'énergie atomique, l'Afrique mérite de jouer un rôle de premier plan dans la production d'énergie nucléaire, avec une capacité potentielle d'environ 70 gigawatts d'ici à 2030. À l'étape suivante, Rosatom doit présenter une offre technique et financière à soumettre à l'examen du Burkina Faso. Il s'agit là d'une phase cruciale où des aspects comme la sécurité, le financement et la gestion des déchets nucléaires devront être abordés. Le ministre burkinabè a ajouté que cette offre devra répondre aux normes internationales en matière de sécurité nucléaire, ce qui est un enjeu majeur dans un contexte de scepticisme croissant autour de l'énergie nucléaire après les incidents de Fukushima et de Tchernobyl. Les retombées économiques d'un tel projet peuvent être considérables, avec des investissements estimés en millions de dollars pouvant créer des milliers d'emplois locaux. Toutefois, l'accord soulève également des questions sur la dépendance à l'égard de la Russie dans un domaine aussi stratégique. Les critiques pourraient qualifier ce partenariat d'opportunisme géopolitique, soulignant que le Burkina Faso doit naviguer avec précaution pour éviter une dépendance excessive. Un avenir énergétique prometteur Cet accord entre le Burkina Faso et la Russie pour la construction d'une centrale nucléaire pourrait bien marquer le début d'une nouvelle ère pour l'énergétique en Afrique de l'Ouest. D'un côté, un pays en quête de modernisation et de développement économique ; de l'autre, une superpuissance énergétique cherchant à étendre son réseau d'influence. Alors que les discussions se poursuivent, l’avenir reste incertain, mais certainement prometteur pour le Burkina Faso, qui espère transformer ce projet en une réalité tangible d'ici à quelques années. Le chemin vers une indépendance énergétique passe par la diversification des sources, et cet accord pourrait bien s’inscrire comme un exemple à suivre pour d'autres nations africaines. Noël Ndong Notification:Non |