CAN 2022 : la RDC absente

Les fauves congolais ont été déchirés, le 25 mars, au stade de la Rénovation de Franceville par les Panthères du Gabon en match de la 5^e journée des éliminatoires de cette compétition continentale prévue pour 2022 au Cameroun. Score : zéro but à trois pour les Gabonais qui s’étaient donné toutes les chances en alignant leur équipe type avec toutes leurs armes et atouts. Mais du côté congolais, le sélectionneur Christian Nsengi a dû faire avec littéralement une équipe B des Léopards. Aaron Boupendza a été le premier à concrétiser la domination des Panthères à la 44^e minute, imité à la 72^e minute par Denis Bouanga. Le coup de grâce a été l’œuvre du leader de la sélection gabonaise, Pierre Emerick Aubameyang à la 86^e minute.

Pour cette rencontre, Nsengi Biembe a aligné Joël Kiassumbua dans les perches, et dans le champ Djos Issama, Chancel Mbemba, Marcel Tisserand, Fabrice Nsakala, Bangala Litombo, Bope Bokadi, Trésor Mputu, Jordan Botaka, Francis Kazadi Kasengu et Muleka. Les Léopards se sont privés des cadres comme Bakambu, Bolasie, Kebano, Kakuta, Moke, Akolo, Mpoku, Luyindama, Moutoussamy, etc., et des prometteurs comme Yoane Wissa, Kalulu, etc. Les Léopards se sont donc quelque peu tiré une balle dans la jambe en se privant de leurs cadres. Dans l’autre match du groupe, la Gambie s’est imposée devant l’Angola par un but à zéro, validant de facto sa qualification pour  la CAN. Au classement donc avant la dernière journée, le Gabon est premier avec 10 points, la Gambie est deuxième, mais avec le même point.

La RDC vient en troisième position avec 6 points, et donc éliminée. La sixième journée le 29 mars à Kinshasa contre la Gambie sera une rencontre sans enjeu. La dernière fois que la RDC n’a pas pris part à la phase finale d’une CAN, c'était en 2010. Au lendemain de l’élimination des Léopards, des voix s’élèvent pour dénoncer une certaine négligence dans la gestion des Léopards. Agent des joueurs et des matchs, José Ntumba a dans un tweet indiqué : « La Fédération est déjà à la recherche d’un autre coach. Les membres vont négocier, se remplir les poches et faire un choix biaisé. Une autre élimination en téléchargement. Assainissez la gestion de l’équipe nationale avant le changement du staff ».

Un autre analyste a, pour sa part, fustigé l’idée d’une ossature locale avec les joueurs nationaux (anciens locaux évoluant à l’étranger et locaux actuels), en mettant à l’écart les binationaux (des Congolais d’origine nés et évoluant en Europe). « Le football africain évolue avec une vitesse incroyable. Aujourd’hui, les Comores, la Gambie qui vont jouer leur première CAN. Ils ont compris que pour être peformant, il faudrait chercher les meilleurs joueurs et ces derniers, on les trouve dans des grands championnats. Le Maroc a le meilleur championnat en Afrique, mais il vise le sommet en allant chercher des joueurs à Seville, Chelsea, Paris-Saint-Germain, Ajax, etc. », a-t-il argué. Et par rapport aux binationaux, il a fait comprendre que ceux-ci « aiment le Congo, peu importe ce qu’on peut raconter sur leur choix quand ils viennent, c’est pour jouer. On doit les respecter. Aujourd’hui, peut de joueurs venant des championnats ont réussi dans le haut niveau, aussi doit-on respecter des joueurs comme Mbemba, Luyindama et Mbokani ».

L’heure est donc au pansement des Léopards, éviter les improvisations, les légèretés et les négligences dans la gestion de la sélection de la République démocratique du Congo de football, deux fois vainqueurs de cette compétition continentale en 1968 et 1974 et deux fois troisième en 1998 et 2015.