Céni: le déficit financier plombe le processus électoral

Mercredi 8 Juillet 2015 - 18:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Entretemps, l'opposition dénonce un manque de volonté politique du pouvoir d’organiser les élections.

« Il n’y a pas d’argent pour financer les élections ». Cette rengaine ressassée ces derniers temps dans les cercles politiques est de plus en plus battue en brèche  par certains analystes qui considèrent qu’en amont, il y a un manque de volonté politique d’aller aux élections. Une conviction partagée par plusieurs ténors de l’opposition au regard des atermoiements qui caractérisent le processus de décaissement annuel des fonds au profit de la Céni. Les 200 millions de dollars pourtant consacrés dans les prévisions budgétaires depuis 2002 et censés tomber chaque année dans l’escarcelle de l’institution électorale, sont difficilement décaissés.  

Très révolté contre cette attitude consistant à financer au compte goutte le processus électoral au grand dam de la Céni, le président national du Mouvement du peuple congolais pour la République (MPCR) fait remarquer que de 2012 à ce jour, seulement 17% des fonds prévus ont été effectivement décaissés, en ce compris le premier trimestre 2015.  Ce qui équivaut à 123 milliards de FC sur les 714 milliards attendus. La Céni peine à réunir ce qui lui est dû mettant ainsi en mal l’ensemble du processus électoral dont le financement, initialement fixé à 1,2 milliards de dollars, a été ramené à hauteur de 900 millions de dollars.

« Le gouvernement est comptable de ne pas avoir exécuté chaque budget annuel tel qu’il avait été prévu par le Parlement », s’est enquis Jean Claude Vuemba qui ne s’explique pas, par ailleurs, les dépassements budgétaires décriés dans certaines institutions oscillant autour de 169% et 208% alors que le pays est censé économiser ses ressources en prévision des échéances électorales. La persistance des déficits chroniques dans les lignes budgétaires de la Ceni depuis 2002 laisse penser qu’il y a anguille sous roche.

 Bien plus, font remarquer certains analystes, le financement des projets hors budget et non autorisés par le Parlement (cas de l’hôtel du gouvernement et du parc agro industriel de Bukanga Lonzo) laisse entrevoir le peu d’intérêt accordé aux questions électorales. En fait, estime-t-on dans les milieux de l’opposition, le manque d’argent évoqué comme alibi pour se soustraire des engagements électoraux serait un faux prétexte. Les contraintes liées au financement de ces élections ne devraient pas exister, selon l’opposition, si le pouvoir en place était animé de volonté politique.

Alain Diasso

Notification: 

Non