Céni : le processus électoral en plein balbutiement

Mardi 18 Août 2015 - 18:15

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La capacité de la Centrale électorale à organiser les élections urbaines, municipales, locales et provinciales d’ici le 25 octobre prochain est mise à rude épreuve.

La difficulté pour la Céni à tenir son calendrier publié le 12 février dernier révèle une impasse qui ne dit pas son nom. Le cycle électoral dans son ensemble s’est, en effet, embourbé dans un profond marasme avec le risque de perturber toute la planification des opérations et échéances électorales. L’impact négatif sur le chronogramme des élections à tous les niveaux est de plus en plus redouté.

À deux mois de l’organisation des premières élections provinciales et locales prévues d’ici le 25 octobre conformément au calendrier électoral global de la Céni (cycle électoral 2015-2016), tout  parait au rouge. Plusieurs cadres de la Centrale électorale ne font plus mystère sur leur embarras par rapport au retard pris notamment dans les opérations pré-électorales censées baliser la voie vers la tenue des scrutins. Aussi comptent-ils sur les consultations politiques pour que du dialogue politique en gestation sortent des options claires susceptibles d’éclairer le parcours du processus électoral.

L’adoption par les deux chambres législatives de la loi portant répartition des sièges n’a visiblement pas résolu le problème. Cette loi dont la promulgation par le président de la République était attendue au plus tard le 20 avril 2015 n’a finalement été libérée par l’institution législative que le 11 août mettant ainsi la pression sur le chef de l’Etat astreint à la promulguer endéans quinze jours pour rester en conformité avec le calendrier global de la Céni. Même si cela peut être fait, des analystes font remarquer que la Céni aura de difficultés à rattraper les quatre mois de retard déjà accumulés suite à la non application de son calendrier électoral global. À moins, peut-être, de les récupérer sur les élections législatives et présidentielles prévues en novembre 2016 quitte à les repousser de quatre mois. Un schéma anticonstitutionnel censé dépasser les délais constitutionnels auxquels tiennent la communauté nationale et internationale.

Entretemps, l’on apprend que les candidats gouverneurs de nouvelles provinces issues du découpage se font encore désirer dans ces nouvelles entités peu viables et butées à diverses contraintes liées à leur développement. L’engouement n’y est presque pas. Le soubassement juridique desdites élections sur le plan juridique est déjà sujet à caution étant entendu que les députés provinciaux qui constituent le corps électoral sont hors mandat. De quelle légitimité vont alors se prévaloir les gouverneurs élus dans des conditions aussi burlesques ? Une interrogation  qui repose la sempiternelle problématique de la légitimité des institutions à l’image du Sénat en place depuis 2006.

En tout état de cause, il se dégage un scepticisme manifeste quant à la capacité de la Céni à organiser les locales d’ici le 25 octobre, le temps jouant désormais contre elle. D’après certaines indiscrétions, il appert que la centrale électorale qui a déjà tiré les conséquences de l’adoption tardive par le Parlement de la loi portant répartition des sièges aux municipales et locales, serait sur le point de publier un nouveau calendrier réaménagé en fonction de la nouvelle donne.

Tout cet imbroglio apporte de l’eau au moulin des partisans du dialogue qui estiment qu’il serait de bon aloi de clarifier les choses sur une table de discussion. D’autres cependant pensent qu’il y a lieu de postposer les locales en 2017 quitte à se focaliser en toute sérénité sur les législatives et la présidentielle de 2016.  

Alain Diasso

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