Centrafrique : l’Union européenne appelle à une forte mobilisation internationale pour répondre à la crise

Mardi 17 Décembre 2013 - 11:08

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Lors de son conseil tenu le 16 décembre à Bruxelles, en Belgique, l’Union européenne (UE) a invité le groupe international de contact sur la Centrafrique à poursuivre ses efforts pour ramener la paix dans le pays avec le concours des Nations unies et la médiation de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cééac)

L’espace communautaire européen réitère son appui à « l’action déterminée de ses partenaires africains qui ont su, parmi les premiers, prendre la mesure des risques et qui ont décidé d’y répondre afin de favoriser une stabilisation rapide de la situation ». L’UE cite notamment l’Union africaine (UA), la Cééac, y compris à travers la Mission de consolidation de la paix en Centrafrique (Micopax), et leurs États membres. « L’UE les invite à poursuivre leur engagement pour que la Misca [la Mission internationale de soutien à la Centrafrique] puisse rapidement atteindre ses capacités opérationnelles », ajoute l’organisation dans un communiqué, précisant qu’elle mobilise un financement à hauteur de 50 millions d’euros en sa faveur à travers la Facilité de paix pour l’Afrique. L’union dit soutenir le projet de l’organisation panafricaine d’organiser rapidement une conférence de donateurs notamment sur la Misca, comme le prévoit la résolution 2127 (2013) du Conseil de sécurité des Nations unies. « Dans le cadre d’une approche globale, le Conseil affirme la disponibilité de l’UE à examiner l’utilisation des instruments pertinents pour contribuer aux efforts en cours visant à la stabilisation du pays, y compris dans le cadre de la politique de sécurité et de défense », assure-t-elle.

Les vingt-sept États membres déplorent que la situation humanitaire soit devenue « alarmante » en Centrafrique. « L’Union européenne est extrêmement préoccupée par la crise en République centrafricaine qui s’est dégradée de jour en jour avec des effets catastrophiques pour la population. L’insécurité et les violations massives de droits de l’homme et du droit international humanitaire sont omniprésentes », souligne-t-on.

Devant l’accroissement des affrontements entre chrétiens et musulmans et entre ethnies rivales, le conseil salue l’intervention de la France en appui à la Misca. Il réitère que la responsabilité première de protection des populations incombe aux autorités de transition de RCA. « Tout doit être mis en œuvre pour rétablir sans délai la sécurité et l’ordre publics et pour protéger les populations civiles », martèle le conseil. Pour ce faire, il appelle les autorités de transition, les groupes armés, les leaders communautaires et l’ensemble des Centrafricains à faire preuve de retenue pour ne pas « entrer dans un cycle d’attaques et de représailles violentes ».

« L’UE souligne que tous les auteurs des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, y compris les leaders de l’Armée de résistance du Seigneur, devront en répondre devant la justice […]. L’UE encourage la mise en place rapide de la commission d’enquête internationale. » La commission d’enquête sera notamment chargée d’enquêter sur les violences commises par toutes les parties depuis le 1er janvier 2013.

« Face à la gravité de cette crise, poursuit l’UE, au déplacement de personnes et au flux croissant de réfugiés, il est impératif d’agir pour contribuer à une sortie rapide de ce conflit qui pose un risque éventuel aux voisins de la RCA et à la région plus largement. »

Pour terminer, l’UE appelle les autorités de transition à travailler ensemble ainsi qu’avec les partis politiques et la société civile pour conduire le processus de transition à son terme, conformément à l’Accord de Libreville du 11 janvier 2013, à la Déclaration de N’Djamena du 18 avril 2013, à l’Appel de Brazzaville du 3 mai 2013, et à la Déclaration de Bangui du 8 novembre 2013.

Nestor N'Gampoula