Centrafrique : mission de survol du pays par deux avions de chasse français

Après un premier survol le 23 décembre 2020, deux avions de chasse français ont effectué une seconde mission de l'espace aérien centrafricain le 9 janvier, a annoncé un communiqué de l'Elysée. Cette mission survient aprés des attaques des insurgés à Bouar et à Grimari. « A la demande du président Touadéra, en accord avec la Minusca [Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour stabilisation en République centrafricaine], le président de la République, Emmanuel Macron, a ordonné la réalisation d'une seconde mission de survol du territoire centrafricain par des avions de chasse », a annoncé l'Elysée. Celle-ci « marque la solidarité de la France avec le peuple centrafricain et sa condamnation de la poursuite des tentatives de déstabiliser le pays menées par des groupes armés », indique le communiqué. C'est la énième fois que la Centrafrique est au centre des turbulences politiques causées par ses propres fils. La dernière élection présidentielle a été marquée par des offensives de groupes rebelles, visant à perturber le scrutin après le rejet de la candidature de l'ancien président François Bozizé, renversé en 2013.

Alors le président sortant, Faustin Archange Touadéra, a été fraîchement déclaré réélu, au premier tour, avec 54% de suffrages, à l'issue de la présidentielle du 27 décembre 2020, d'après les résultats de la commission électorale centrafricaine, des rebelles mécontents ont attaqué la ville de Bouar et de Grimari. La France a dépêché deux avions de chasse pour « une mission de survol ». Certains perturbateurs ayant échoué dans leur stratégie visant à empêcher le vote dans certaines villes après des attaques et la destruction de matériel électoral ont échoué dans leur mission de déstabilisation. Le président français vient de « réitérer sa ferme condamnation des tentatives des groupes armés et de certains leaders politiques, dont François Bozizé, de saper les accords de paix et le processus électoral constitutionnel soutenus par la communauté internationale », poursuit le communiqué de l'Elysée.

A l'annonce de la victoire de Faustin Archange Touadéra, le 9 janvier, des éléments armés se sont attaqués aux positions des Forces armées centrafricaines (Faca) à Bouar, une ville qui abrite le QG de l'armée, a indiqué le lieutenant-colonel Abdoulaziz Fall, porte-parole de la Minusca, obligeant l'appui des casques bleus. Des élements armés s'en sont pris à la base des Faca et de la Minusca. Deux hélicopters d'attaque de la Minusca ont été engagés mettant fin aux combats quelques heures après. La ville de Bouar occupe une place stratégique dans le ravitaillement de Bangui à partir du Cameroun. Le président centrafricain et son homologue français ont renouvelé leur soutien aux éléments de mission des Nations unies, la Minusca, en charge de protéger des civils, et de ramener la paix et la stabilité en Centrafrique. La France compte trois cents soldats dans le pays. Ils sont chargés, entre autres, des actions de formation des Faca et d'assurer un appui à la Minusca, forte de 11500 hommes.