Chronique : masques et pollution environnementale

Dimanche 16 Août 2020 - 14:18

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La pandémie du coronavirus a fait apparaître un nouveau type de pollution. Depuis l’apparition de ce virus et l’obligation faite par plusieurs pays sur la planète et,  particulièrement en Afrique, aux populations de porter un masque pour se protéger d’une éventuelle contamination, les images de rues jonchées de masques et de gants usagés, ainsi que celles des plages sur lesquelles s’amassent des masques abandonnés, se multiplient sur les réseaux sociaux.

Le masque porté partout est devenu le symbole universel de la pandémie de covid-19. Son usage est principalement recommandé dans les lieux publics, mais malheureusement une fois utilisée, ces masques jetables terminent trop peu souvent leur parcours dans une poubelle comme les protocoles sanitaires le recommandent.

Ces objets, non biodégradables et potentiellement contaminés, se retrouvent en grande partie dans les sites d’enfouissement, mais aussi dans les égouts puis dans les différents cours d’eau. Les masques jetables sont typiquement faits d’un mélange de fibres synthétiques et de cellulose, d’un élastique et d’un bout de métal. Ils peuvent mettre en danger la faune sauvage. Dans beaucoup de pays, aucune consigne spécifique n’existe. Les masques usagés sont jetés avec les ordures ménagères. C’est pour atténuer son impact négatif sur l’environnement que certains environnementalistes préconisent plutôt l’usage du masque réutilisable que celui du masque à usage unique. Ainsi, avec un masque réutilisable, on diminue de manière drastique le nombre de déchets.

Selon des estimations, on pourrait s’attendre à ce qu’environ 75% des masques utilisés, ainsi que d’autres déchets liés à la pandémie, se retrouvent dans des décharges ou flottent dans les mers. La forte augmentation des déchets médicaux, dont une grande partie est constituée de plastiques à usage unique nocifs pour l’environnement, n’est pas gérée de manière rationnelle, des décharges incontrôlées pourraient en résulter. Les conséquences potentielles comprennent les risques pour la santé publique des masques usagés infectés, et le brûlage à l’air libre ou l’incinération incontrôlée des masques, conduisant à la libération de toxines dans l’environnement, et la transmission de maladies aux humains.

En raison des craintes de ces effets secondaires potentiels sur la santé et l’environnement, il est fortement recommandé aux gouvernements de traiter la gestion des déchets, y compris les déchets médicaux et des masques, comme un service public essentiel. La pollution plastique était déjà l’une des plus grandes menaces pour la planète avant l’épidémie de coronavirus. Aujourd’hui l’augmentation de l’utilisation quotidienne de certains produits pour assurer la sécurité des personnes et arrêter la maladie comme les masques et les gants  aggrave encore les choses.

Boris Kharl Ebaka

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