CHU de Brazzaville : la direction générale présente la situation de l’établissement sanitaire

Mardi 24 Juin 2025 - 13:30

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Le directeur général du Centre hospitalier et universitaire (CHU) de Brazzaville, le Pr Thierry Raoul Alexis Gombet, a fait part, le 19 juin à la presse, des difficultés endurées par cette structure, de la consolidation des bonnes pratiques administratives, de l’amélioration de la gestion ainsi que de la qualité des soins sans oublier l’équipement des services.

Les difficultés du CHU de Brazzaville, selon le directeur général, sont liées au le contexte général et se traduisent par une crise sanitaire suivie d'une crise financière. A ces crises s’ajoute le problème des incinérateurs et l’approvisionnement rationnel en oxygène.

« Je dis qu'il y a de gros problèmes tant pour la logistique, les moyens, que pour les ressources humaines. Nous avons connu une crise sanitaire suivie d'une crise financière, nous savons très bien que toutes nos activités se font dans un contexte d'austérité financière », a expliqué le Pr Thierry Raoul Alexis Gombet.

Sans oxygène, a-t-il poursuivi, l'on ne peut pas opérer, et les services comme la réanimation, les soins intensifs, la pédiatrie et la néonatologie ne pourront même pas fonctionner.

Le gouvernement a doté le CHU de Brazzaville d'une centrale d'oxygène. Selon le directeur général, « Des fonds ont été trouvés et la centrale a été construite. Mais malheureusement, au moment où je vous parle, le produit CHU pose encore quelques problèmes. Avec les difficultés de l'alimentation électrique, il faut réadapter, c'est-à-dire faire des travaux d'aménagement, du câblage pour que quand le courant de la E2C arrive, il puisse faire tourner la centrale correctement. C'est le problème que nous avons actuellement. Et à un moment, quand on n'avait pas de groupe, on avait quelques difficultés car quand on parle de groupe, on parle de gasoil. Il y a eu un moment où il n'y avait même pas de gasoil dans la ville, sans compter qu'il nous coûte cher ».

Actuellement, la centrale d'oxygène produit une cinquantaine de bouteilles par jour, complétée par un partenaire qui permet de combler les besoins du CHU de Brazzaville.

Les ressources financières de l'hôpital

Selon l'histogramme donné aux journalistes, en 2020, des recettes de 800 millions FCFA ont été enregistrés. En 2021, elles étaient passées à 993 millions. Ces recettes sont sécurisées par la Banque postale qui a installé ses caisses et sont versées dans le compte du CHU.

« En 2022, nous passons de 993 à 1,3 milliard. Et ensuite, en 2023, je suis pratiquement à 2 milliards. Ensuite, il va y avoir des événements qui vont survenir en 2024. Grève, pas de salaire. Et voilà, nos recettes rechutent. Et nous sommes tombés à 1,3 milliard. Pour résumer, nous devons avoir une subvention de 1,8 milliard par trimestre et des recettes propres qui varient en fonction de l'activité. La meilleure année a été 2023, 2 milliards. Mais sinon, cela tourne entre 1 et 2 milliards en fonction de l'activité », a indiqué le Pr Thierry Raoul Alexis Gombet.

Sur fonds propres, la direction du CHU de Brazzaville a réhabilité le service de la buanderie, a modernisé et équipé la pharmacie en médicaments, a réalisé les travaux d'étanchéité et réhabilité la tour chirurgicale.

La néonatologie, les soins intensifs de pédiatrie, le bloc de rapprochement et autres ont été aussi rénovés grâce au mécène qui a accepté d'accompagner cet établissement. Il va également refaire le service des urgences et les blocs chirurgicaux.

Un soutien financier de la BDEAC

La Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale  (BDEA) a apporté jadis une subvention de 12 milliards FCFA pour les besoins de l'époque. « Ces 12 milliards, c'est un prêt que le gouvernement a pris à la BEAC et qu'il faudra lui rembourser. Il devait servir à la réhabilitation de certains bâtiments, à l'équipement du plateau technique, à la stérilisation et aux travaux de formation, à réhabiliter le service des maladies infectieuses et permettre d'acquérir du matériel, c'est-à-dire l' IRM et le scanner etc. », a indiqué le Pr Thierry Raoul Alexis Gombet.

Cet argent a été donné à des opérateurs qui ont travaillé pour que le CHU puisse avoir du matériel de radiologie standard, de laboratoire... « Ce matériel est actuellement à Brazzaville. En ce qui concerne celui de radiologie, il est n'est pas encore installé parce qu'il y a des détails à régler avec les fournisseurs. Ce que je peux vous dire, malgré tout ce qu'on raconte, ces projets ont été réglés par le ministère et le CHU n'en est que bénéficiaire », a précisé le directeur général.

Signalons qu’au CHU, le chiffre d’affaires est de cent cinquante millions FCFA par mois. Le budget de fonctionnement tourne autour de vingt-neuf milliards l’année et dix-neuf milliards la masse salariale avec un personnel estimé à deux mille deux cents agents. Ce budget est financé à 92% par l'assurance hôpital et les 8% représentent les recettes propres. 70% vont au financement des charges du personnel.

Le Pr Thierry Raoul Alexis Gombet a été nommé directeur général du CHU de Brazzaville en Conseil des ministres, le 28 juillet 2021 et installé le 13 août, remplaçant le directeur général précédent, un Canadien. Sa nomination été accueillie positivement par les syndicats qui réclamaient un directeur congolais. Il a pris ses fonctions dans un contexte de tensions au sein de l'intersyndicale et de critiques concernant la gestion de l'hôpital. Il avait déclaré vouloir placer son mandat sous le signe du droit et de la justice. 

Parmi ses défis, il devra améliorer la gouvernance de l'hôpital, réviser le cadre juridique et la convention hospitalo-universitaire, consolider les bonnes pratiques administratives, logistiques et comptables, et mettre en œuvre le projet médical. Il a également appelé à la responsabilité de tous les agents du CHU pour restaurer la confiance de la population. 

Il est à noter que le CHU de Brazzaville a connu des difficultés, notamment en matière d'hygiène et de plateau technique. En ce temps, le Pr Thierry Raoul Alexis Gombet avait reconnu une crise morale au sein de l'établissement et appelé à un effort d'élévation morale de la part du personnel. En somme, Il a la mission d'améliorer la gestion et la qualité des soins dans cet établissement. 

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Le Pr Thierry Raoul Alexis Gombet /Adiac

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