Cité de l’Union africaine : le dialogue entré en hibernation

Samedi 8 Octobre 2016 - 16:46

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Rien n’indique, à la lumière des atermoiements observés, que le très attendu compromis politique sera prêt dans quelques jours.

De report en report, les travaux du dialogue entamés il y a plus de deux semaines à la Cité de l’Union africaine commencent à s’enliser. De sorte qu’aujourd’hui, l’on est réduit presqu’à l’expectative ne sachant pas exactement ce qu’il en retourne. La communication entre la facilitation ou les représentants des composantes et la presse n’est plus régulière. Tout ce qu’on sait est que le blocage persiste. Entre l’opposition et la majorité, le dialogue des sourds s’est installé. Trois questions qui fâchent n’arrivent toujours pas à trouver de solution. Les deux camps ont des difficultés à s’accorder notamment sur  le calendrier électoral qui, d’après l’opposition, doit déterminer l’année 2017 comme l’année de l’organisation de la présidentielle, mais aussi sur la gestion consensuelle de la transition avec un Premier ministre issu de l’opposition. Enfin, il y a le sort de Joseph Kabila d’ici le 19 décembre consacrant l’expiration de son mandat constitutionnel.

Au niveau de la majorité, il n’est pas question de céder d’un iota sur ces trois questions. En plus du fait qu’elle s’en tient au projet de calendrier électoral émis par la Céni fixant à 2018 l’organisation de la présidentielle, elle n’est pas non plus prête à céder la primature à l’opposition durant la période transitoire pour laquelle elle veut voir Joseph Kabila continuer à régenter le pays. Partisans d’une « transition sans Kabila », les délégués de l'opposition à ce forum menacent de se retirer face à ce qu’ils considèrent comme une obstination de la majorité à conserver le pouvoir, envers et contre tout. Aux dernières nouvelles, un comité restreint composé des représentants des différentes composantes a été mis en place pour tenter de trouver une voie d’issue au blocage des travaux.    

Entre-temps, le temps s’égrène et l’on se rapproche inexorablement vers la date du 19 décembre censée consacrer la fin du mandat constitutionnel de Joseph Kabila sans que le dialogue ne débouche sur le fameux consensus politique attendu.  Campée sur sa position estimant avoir déjà fait beaucoup de concessions, la majorité paraît ne pas être ébranlée par le chantage d’une opposition qui tient à obtenir le « départ sans casse » de Joseph Kabila par le dialogue.

Toutefois, la nouvelle donne que représente le dernier conclave du Rassemblement exigeant un « vrai dialogue inclusif » s’est invitée au débat, semant le doute quant à la fin heureuse d’un forum qui n’accapare plus les esprits en l’absence de l’Église catholique et d’une frange non moins importante de la société civile. La tendance, à en croire certaines indiscrétions, irait dans le sens d’un nouveau forum qui mettrait en présence les deux grands blocs politiques qui se sont imposés de fait, en l’occurrence la majorité et alliés d’un côté et de l'autre le Rassemblement et alliés.

Alain Diasso

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