Climat : les pluies causent d'importants dégâts à Brazzaville

Mardi 15 Décembre 2020 - 16:39

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La pluie qui s’est abattue dans la nuit du 12 au 13 décembre dans la ville capitale a laissé des traces dans plusieurs quartiers à cause des inondations, des éboulements de terrains et l’ensablement des habitations.

Comme à chaque période pluvieuse, des dégâts majeurs ont été enregistrés dans les arrondissements 9 Djiri et 6 Talangaï. C’est le cas de l’avenue Jean Dominique-Okemba qui a été, pour la première fois, engloutie par le sable provenant des versants de montagne des quartiers Ngamakosso et Maman-Mboualé. Les riverains de la Tsiémé n’ont pas été épargnés d’autant plus que l’eau est sortie de son lit, rendant ainsi difficile la traversée sur le pont reliant les quartiers Mikalou et Texaco.

Selon des témoignages, un jeune d’environ 18 ans a également trouvé la mort dans le sixième arrondissement. Disparu dans un collecteur sous la pluie au quartier Domaine, la victime serait un contrôleur d’un bus faisant la liaison Terminus Mikalou-Domaine. Il serait descendu du véhicule et tombé directement dans le gros collecteur qui se jette dans la rivière Kélé Kélé, débordé par les eaux de pluie dans la nuit.

La société SGEC indexée

Dans le 9e arrondissement Djiri, notamment au quartier Massengo-Ibalicko, la situation a été empirée par les travaux inachevés sinon mal exécutés par l’entreprise SGEC, bénéficiaire du Projet d’extension en zones périphériques et renforcement du service d’eau potable à Brazzaville (PEPS) dans cette zone. Destiné à renforcer le service d’eau potable au profit de La Congolaise des eaux, ce projet dont le ministère de l’Aménagement, de l’Equipement du territoire et des Grands travaux est le maître d’ouvrage est financé par l’Agence française de développement. La mission de contrôle est assurée par la société SCET Tunisie.

Accueilli comme un ouf de soulagement par les habitants de ce quartier dès son démarrage en août dernier, le PEPS est devenu au fil du temps un véritable casse-tête au regard de nombreux dégâts qu’il cause après l’installation des conduites d’eau. En effet, certaines avenues et rues sont devenues impraticables suite aux éboulements de sol.  

Selon des témoins, deux maisons se sont déjà écroulées à cause des travaux mal réalisés à certains endroits. La dernière en date est la maison qui a perdu sa fondation le 13 décembre au croisement de l’avenue Sénateur Odziki-rue Ello.  Les riverains accusent l’entreprise SGEC et ses sous-traitants d’être à l’origine de ce malheur. « Après avoir fait passer les tuyaux, ils ont commencé à ériger les digues ici depuis le 28 novembre mais les travaux n’avancent pas. Nous doutons également de la qualité de ces ouvrages parce que deux digues ont cédé car il ne s’agit pas des bétons armés comme les ouvriers nous rassuraient », s’est plaint un riverain.

En effet, la société adjudicatrice du marché et les sous-traitants ne semblent pas être sur la même lancée d’autant plus que les instructions données sont souvent foulées aux pieds. « Nous venons de virer le sous-traitant », nous a confié une source proche de la SGEC.

L’occupation anarchique, principale cause du malheur

Ces travaux sont, en effet, venus augmenter les peines des habitants de cette zone qui sont confrontés aux difficultés de circulation à cause des mauvaises pratiques des propriétaires. « Nous sommes dans une zone où les eaux ont du mal à ruisseler parce que les avenues Sénateurs Odziki et Bikoutas ainsi que la rue Hello qui nous entourent sont des impasses », a dénoncé un habitant du quartier.   

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

L’avenue Jean-Dominique Okemba après la pluie ; la maison effondrée à Massengo à cause des travaux inachevés par l’entreprise SGEC/Adiac

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