A cœur ouvert: faibles et guerrières

« Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort », disait un officier romain dont l’histoire fut changée par une rencontre incertaine. Puiser sa force dans la faiblesse, il faut bien l’expérimenter pour le dire.

Etre fort, ne pas pleurer, résister, supporter ; insister, réessayer jusqu’à l’épuisement ; se défendre et attaquer, attaquer pour ne pas subir, pour ne pas être une victime. Jamais.

En quelques mots, le scenario est posé. Pourtant aux femmes, c’est tout le contraire qui est demandé. Elles ne doivent pas afficher leur force, même si elles le sont, physiquement ou mentalement ; elles passeraient pour des hommes. Elles ne doivent pas résister mais laisser faire… Des mains baladeuses, des agressions verbales, des prédications faites sur sa place dans la cuisine, des injures directes, des demandes osées, des propositions déplacées… Après tout dans le fond, c’est pour leur bien, ou en tous cas elles pourraient transformer le mal en bien et tirer leur épingle du jeu, un jeu malsain.

La femme ne doit pas insister en quoi que ce soit et surtout pas dans la démonstration de ses sentiments, elle passerait pour affamée ou que c’est elle qui voudrait porter la culotte et peut-être on ne sait jamais émasculer ces messieurs.

La femme ne doit pas réessayer sur un dossier, une situation qui lui est défavorable ; elle en perdrait son honneur. La femme ne doit pas non plus se défendre, elle doit attendre l’intervention du plus proche homme de son entourage, qu’il soit absent ou peu sensible à la situation.

La femme ne doit pas non plus attaquer, c’est grave ! Elle passerait pour un homme et l’homme, lui, comment se sentirait-il ? Malgré toutes ces injonctions, la femme contribue brillamment à l’épanouissement de sa maison et de sa nation. Quand elle est faible, c’est alors qu’elle est forte.