A Cœur Ouvert : neuf fois

Vendredi 19 Août 2022 - 15:13

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Les « On dit », le « songi-songi », le « kongossa », les « affairages », les messes basses. Tous ces bruits qu’on laisse courir volontiers les uns sur les autres, entre quatre murs et dans la rue, en douce hypocrisie et sans méchanceté qui tuent l’âme et le cœur de nos alter ego…

Des cœurs qui ne se rencontrent pas se méfient, se défient, s’égratignent, s’écorchent, se blessent, s’ignorent, s’éteignent. A défaut de tisser des relations d’amitié, la plupart des personnes choisit la solution de facilité : inventer, déformer et diffuser une « vérité », une version des faits, pour ne pas dire une perception des choses qui n’a rien à avoir avec la réalité dans le seul but de distancier et d’isoler un individu qui passe pour différent, étranger ou dangereux ; assurément incompris.

Plusieurs personnes subissent ainsi le rejet sans jamais en savoir la cause tout comme ils ne trouvent ni l’envie ou n’éprouvent le besoin de demander et de se faire accepter.

La langue a le pouvoir de diffuser la vie comme la mort. Les dégâts causés par une langue non-maîtrisée sont souvent immesurés.

Dans ces petites perversions que la société prend en général pour des jeux d’enfants, de la bonne ambiance, se dessinent des fissures en clans, clans qui se dressent les uns contre les autres par des mots et par des gestes, par des guerres froides ou ouvertes, qui durent parfois sur des générations.

Le dialogue est encore la meilleure chose pour guérir les blessures causées, parfois non pensées. Avant de parler, il faut prendre le temps d’écouter, d’écouter vraiment, non pas dans le seul objectif de répondre mais de comprendre, pour vite se rendre compte que tout n’est souvent qu’une question de perception.

Un conseil vieux comme le monde à retenir et à appliquer : tourner la langue neuf fois dans sa bouche avant de parler pour vérifier si ce que l’on dit est vrai, bon et utile.

Princilia Pérès

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