Commerce international : l'Africaine Ngozi Okonjo-Iweala première femme à la tête de l'OMC

Mardi 16 Février 2021 - 15:27

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La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala devient la première femme et la première africaine à diriger l'OMC, une institution dans la tourmente et en proie à l'inertie

Pour l'Organisation mondiale du commerce (OMC), c'est un « moment historique », l'élection de Ngozi Okonjo-Iweala, à la tête de l'institution. En 2012, la Nigériane échoue à diriger l'institution financière, face à l'Américano-coréenne Jim Yong Kim. Elle vient d'être élue grâce à un large consensus. Elle aura bénéficié du soutien de l'Union africaine (UA), de l'Union européenne (UE) et de l'appui des Etats-unis, dont elle vient d'acquérir la citoyenneté. La nouvelle administration américaine est pressée de tenir sa promesse de relancer la coopération internationale. Elle a levé l'hypothèque laissé par Donald Trump, qui pesait sur la candidature de l'Africaine.

Dans son premier message aux délégués par visioconférence, la nouvelle directrice de l'OMC a appelé à une remise en marche de l'institution. « Notre organisation est confrontée à de nombreux défis, mais en travaillant ensemble, nous pouvons collectivement rendre l'OMC plus forte, plus agile et mieux adaptée aux réalités d'aujourd'hui », a-t-elle souligné. En effet, l'OMC est dans la tourmente. La crise sanitaire du moment a mis à nu les fractures provoquées par la libéralisation du commerce mondial, de la grande dépendance à des chaînes de production éparpillées aux excè s de la délocalisation industrielle ou la fragilité des échanges commerciaux.

En octobre 2020, Ngozi Okonjo-Iweala, avait attiré l'attention de la communauté internationale sur les priorités indispensables pour l'OMC :

Présenter à la prochaine Conférence ministérielle de l'organisation un accord sur les subventions à la pêche pour démontrer que l'OMC peut encore produire des avancées multilatérales ;

  • Rebâtir l'organe de règlement des différends– le tribunal de l'OMC- qui a été torpillé par l'administration Trump.

  • Récemment, elle a appelé l'OMC à se concentrer sur la pandémie, au moment où ses 164 membres restent divisés à propos d'une exemption des droits de propriété intellectuelle sur les traitements et vaccins anti-Covid pour les rendre plus accessibles, au moment où la question de la facilité de l'accessibilité aux vaccins est posée. On espère que cette nomination mettra fin à des années de paralysie de l'institut, qui ne parvient plus à remplir ses missions. C'est une atmosphère de défiance au multilarisme qui attend la Nigériane. Pas de temps à perdre !

Ngozi Okonjo-Iweala, 66 ans, est économiste, nantie d'une longue et riche expérience des institutions internationales. Elle est polyglotte et a laissé ses marques au Nigeria son pays d'origine comme ministre des Finances et ministre des Affaires étrangères ; au sein de la Banque mondiale comme directrice générale, au GAVI Alliance, une organisation favorisant l'accès à la vaccination en Afrique comme présidente du conseil d'administration. Elle prend ses fonctions à la tête de l'OMC le 1er mars, après le retrait de sa concurrente la Sud-Coréenne Yoo Myung-hee début 2021.

Noël Ndong

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