Commerce: Les Etats-Unis retirent le Burundi de l’AGOA

Lundi 2 Novembre 2015 - 12:57

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Pour justifier ce retrait, à compter du 1er janvier 2016, de la liste du programme Agoa (Africa Growth and Opportunity Act), le président Américain, Barack Obama a mis, en particulier, en avant « la répression continue contre les membres de l’opposition » au Burundi.

A partir de janvier prochain, les produits burundais ne bénéficieront plus des avantages octroyés par Washington pour leur entrée sur le territoire américain.

Dans un courrier adressé au Congrès, Barack Obama a cité « les assassinats, détentions arbitraires et cas de torture » qui ont eu lieu durant la campagne électorale ayant abouti à la réélection du président Nkurunziza.

« De plus, le gouvernement du Burundi a empêché les partis d’opposition de faire campagne tout au long du processus électoral. La police et des milices armées ayant des liens avec le parti au pouvoir ont intimidé l’opposition, contribuant à pousser près de 200.000 personnes à fuir le pays depuis avril 2015 », a-t-il, souligné.

Le diplomate burundais en poste aux Etats-Unis, Ernest Ndabashinze, estime qu’il n’y a pas de quoi paniquer, car les échanges commerciaux entre les deux pays sont nuls, selon lui. Par ailleurs, il a rappelé que les deux pays entretiennent toujours leurs relations diplomatiques et que le Burundi continue à travailler pour dissiper ce qu’il appelle des « incompréhensions ».

Sur le plan politique, le diplomate a reconnu qu’il y a certaines incompréhensions entre le Burundi et les Etats-Unis concernant le processus électoral. Cependant, il pense que c’est le peuple burundais qui est souverain.

« Le peuple burundais est allé aux urnes. Nous faisons des élections, non pas pour nos partenaires, mais plutôt pour nous-mêmes et pour le peuple burundais. Ces incompréhensions que je note ne signifient pas que les relations entre le Burundi et les Etats-Unis sont totalement en danger ».

En outre, il a annoncé des rencontres à divers niveaux et des contacts qu’il entreprend au département d’Etat et au Congrès américain pour faire en sorte que le climat de mésentente puisse être levé.

L’opposition, pour sa part, a aussitôt manifesté des inquiétudes, comme l’a expliqué Jean Minani, le coordinateur du Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha et la restauration d’un Etat de droit au Burundi (Cnared), la nouvelle plateforme contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza.

« Si Pierre Nkurunziza avait un cœur pour son pays, il devrait comprendre que cette décision est très grave. Nous sommes un pays qui doit évoluer et chercher à s’intégrer économiquement dans toutes les facilités que le monde nous donne, y compris celle-là. Ce n’est pas si symbolique que cela. Il y a des hommes d’affaires qui étaient décidés à faire des industries, à faire des entreprises pour profiter de cette opportunité. Ceux-là sont mécontents et tous les mécontents qui s’alignent contre Nkurunziza produiront des conséquences contre le gouvernement », a-t-il expliqué.

L’Agoa, dont la liste est révisée tous les ans, établit une coopération économique et commerciale avec le continent africain. Il facilite les exportations africaines vers les Etats-Unis pour soutenir le développement économique, mais aussi les réformes en Afrique subsaharienne.

Yvette Reine Nzaba

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