Commerce : les multinationaux en difficulté en Afrique

Lundi 22 Juin 2015 - 19:33

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Le cas cité dernièrement est le géant agro-industriel Nestlé qui s'en est tiré avec moins d'un pour cent de croissance de ses activités en Afrique. En 2014, le groupe helvétique a réalisé 65% de son chiffre d’affaires de près de 92 milliards de francs suisses (-0,6% par rapport à 2013) en Amérique latine, en Amérique du Nord et en Europe tandis que ses activités dans le continent africain ont connu une légère hausse, soit un peu plus de 3 milliards de francs suisses.

L’Afrique subsaharienne où le groupe a construit 25 sites de production et centres d’emballage /distribution reste en-deçà des prévisions enthousiastes. Pour l’heure, le groupe compte ses plus gros investissements dans le continent en Afrique du Sud. Mais cette région marquée par plusieurs années de croissance positive ne permet pas, du moins à ce stade, au groupe de profiter d'un véritable marché faute d’une classe moyenne capable de faire progresser la consommation locale. Les deux constats dégagés par Nestlé sont l’étroitesse du marché et l’absence de progression sur la durée.

Dans la sous-région d’Afrique centrale et orientale, Nestlé est présent dans quasiment 21 pays. Et la mauvaise nouvelle est la baisse constatée des revenus du groupe. Et pourtant ces 10 dernières décennies, Nestlé y a investi près d'un milliard de dollars américains en Afrique. Il faut ajouter la constrution des usines, notamment celle de la RDC dont la production reste très faible. Les effets d’entraînement se font ressentir. Dans le proche voisinage, au Rwanda et en Ouganda, le groupe a prévu une coupe de 15% dans ses effectifs, à en croire Jeune Afrique.

Il n’empêche que le continent africain est bien à un tournant historique de son développement économique. Récemment, c’est le cabinet Ernst & Young qui annonçait la consolidation des investissements directs étrangers au cours des prochaines années. Il est appuyé par une enquête du cabinet Deloitte qui abonde dans le même sens. Les investissements seront orientés dans plusieurs secteurs, notamment l’immobilier, l’hôtellerie, les médias et les télécommunications. Il s’observe un véritable engouement qui a abouti, dernièrement, à l’ouverture d’une vaste concession de CFAO à Kinshasa.

En dépit du dynamisme de ces dernières années, les maux qui rongent l’économie africaine sont loin d’avoir trouvé des solutions durables. Il faut composer avec l’émergence des concurents locaux. Ces derniers ont l’avantage de mieux s’adapter au contexte africain. Et Nestlé comme d'autres et d’autres grandes marques internationales en font les frais car ils sont en train de perdre du terrain face à une rude concurrence locale. La conséquence est un rencentrage de leurs activités. Dans la zone Afrique équatoriale, Nestlé, pour sa part, va carrément privilégier ses produits de base, notamment les cubes d’assaisonnement et le lait en poudre.

Laurent Essolomwa

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