Commune de Limete : démolition des constructions anarchiques le long du chemin du fer

Lundi 10 Octobre 2022 - 14:16

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Des pleurs et des grincements de dents ont été entendus, le 7 octobre au quartier Socopao, dans la commune de Limete  à Kinshasa, où des constructions anarchiques situées aux abords du chemin de fer ont été détruites par des bulldozers de l’Hôtel de ville.

Kinshasa-Limete : des constructions "anarchiques" le long du chemin du fer  démolies | Actualite.cdDes engins déployés matinalement sur les lieux ont saccagé des maisons d’habitation et autres commerces, au grand désenchantement de leurs propriétaires qui n’avaient d’yeux que pour pleurer. Des murs construits aux environs du pont Matete, des résidences, des espaces récréatifs et plusieurs autres maisons commerciales établies à Kingabwa Uzam, à Limete sur la route des Poids lourds, ont été démolis, sans autre forme de procès. Ces opérations de démolition des constructions anarchiques le long de la voie ferrée sont menées conjointement par les ministères des Affaires foncières, du Transport et Voies de communication, des Infrastructures et Travaux publics et l’hôtel de ville de Kinshasa.

Pour l’autorité urbaine qui a enclenché ces opérations le 5 octobre, il est question de dégager des voies et de réhabiliter complètement le réseau ferroviaire de la capitale, à l’heure de la relance du projet Train urbain à Kinshasa (Metrokin). Celle-ci  envisage, entre autres, la réhabilitation du chemin de fer de Limete à deux voies pour plus de fluidité.

Notons qu’en vue d’améliorer le système de transport en commun, les autorités urbaines ont opté, sur la base du Plan directeur de la ville, de réhabiliter et de moderniser le réseau ferroviaire en vue de répondre efficacement aux attentes des Kinois qui peinent dans les rues à l’attente des moyens de transport en commun. A l’évidence, ce projet vise à doter la ville des trains urbains modernes pour un transport de masse. La destruction des habitations le long du chemin de fer procède du souci du maire de la ville de permettre le début des travaux liés à l'opérationnalisation du projet de réhabilitation et de modernisation du réseau ferroviaire dans la capitale.

Entre soutien et réprobation  

Si les uns ont salué cette opération estimant qu’il est temps de remettre de l’ordre dans la gouvernance foncière de sorte que le secteur foncier ne soit plus pourvoyeur de conflits, les autres en ont vu un élément enclencheur susceptible de générer une nouvelle tension sociale. Les habitants des 11e, 12e, 13e rues Limete/Poids-lourds et des rues Bobozo 1 et 2, au quartier Industriel, dont les maisons ont été détruites, disent ne pas avoir été avertis en amont afin de prendre des précautions utiles.  « Nous avons perdu nos biens, nous n'avons plus d'abris et nous sommes dans la rue. Nous demandons que les autorités nous trouvent une solution face à ce fléau », s’est plaint une habitante du quartier. D’autres comme elle ne savent plus à quel Saint se vouer depuis la démolition de leurs habitations et sont contraints de passer la nuit à la belle étoile.   

Alors que l’Hôtel de ville de Kinshasa évoque une possible relocalisation des victimes de cette opération, notamment dans la localité de Nsingi-Nsingi, dans la commune de la N'sele, les concernés continuent de se plaindre de leur prise en charge qui ne suit toujours pas. Jusqu’à ce jour, aucune disposition n’est prise pour leur relocalisation sur un autre site.             

Rappelons que le gouvernement avait disponibilisé, au mois de mai dernier, une enveloppe de vingt millions de dollars américains au profit de Metrokin pour les pré-travaux sur l'opérationnalisation du projet de réhabilitation et modernisation du réseau ferroviaire dans la capitale.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le Bulldozer de l'hôtel de ville en action

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