Concertations nationales : les politiciens du ventre s’agitentMercredi 21 Août 2013 - 18:08 Au-delà du débat de fond qui semble se dessiner sur ces assises se dissimulent les appétits gloutons des acteurs politiques assoiffés d’argent. Qu’est-ce qui fait courir autant les politiciens et les animateurs de la société civile ? La question vaut la chandelle lorsqu’on considère l’engouement actuel suscité autour des concertations nationales. Tout le monde veut y participer, même à n’importe quel prix, tout en sachant que dans ces genres d’organisations, la représentation est requise pour éviter tout débordement. Visiblement, les politiciens congolais, avec eux tout ce que le pays compte comme associations et ONG, ont aussi leur façon de percevoir les choses. À bien scruter le phénomène, il y a fort à parier que ce sont plus les considérations pécuniaires qui priment dans cette démarche plutôt que l’intérêt de la population. Sachant qu’un budget est en instance d’être affecté à cette organisation, on comprend aisément ce qui fait courir les uns et les autres. L’histoire semble se répéter. De la Conférence nationale souveraine aux négociations de Sun City en passant par d’autres rencontres similaires où se négocie le sort du pays, l’argent a toujours constitué une obsession pour les participants. Déjà, la commission préparatoire que pilote le tandem Évariste Boshab-Thomas Luhaka pourrait, à en croire le président des Fonus Joseph Olenghankoy cité par la Tempête des tropiques dans sa livraison du 21 août, se tirer avec un pactole de 1.500.000 dollars pour seulement trois jours de travail. Les travaux ayant pris plus de temps que prévu, il va de soi que ce budget pourrait être revu à la hausse. D’où la colère de tous les politiciens du ventre qui ne se retrouvent pas parmi les quarante-quatre membres de cette structure devant bénéficier de cet avantage financier. Toujours d’après la même source, Léon Kengo Wa Dondo aurait sollicité 1.000.000 de dollars à titre de fonds politiques devant couvrir ces assises. Et le président des Fonus de préciser que le président du Sénat aurait déjà perçu du Premier ministre la moitié du montant. Au-delà du débat de fond qui semble se dessiner sur ces concertations se dissimulent les appétits gloutons des politiciens qui, non seulement luttent pour leur repositionnement, mais en plus espèrent se remettre financièrement en selle. Lorsqu’on considère ce qui se passe au Palais du peuple où les émoluments plantureux des députés sont souvent négociés hors caméras avec, en toile de fond, le monnayage devenu courant des motions, on comprend très bien où se situe l’intérêt des politiciens aux prochaines concertations nationales. Une affaire de gros sous qui fait rêver nombre d’acteurs politiques.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Vue du Palais du peuple |