Confinement/Transport public : Brazzaville s’est vidée de ses verts-blanc

Mercredi 1 Avril 2020 - 17:15

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En ce jour du début de confinement à domicile de l’ensemble de la population ainsi que l’interdiction de la circulation, la ville capitale a présenté un visage inhabituel ce 1er avril. Aucun taxi, minu bus, ni Coster n’a circulé à Brazzaville.

En moins de vingt-quatre heures, la circulation a connu un grand changement à Brazzaville. Si d’habitude particulièrement le 31 mars dernier, il fallait passer près d’une heure pour franchir le tronçon qui relie le Marché Total à l’Institut français du Congo à bord d’une voiture, et plus de deux heures pour ceux qui voulaient atteindre le rond-point Mikalou en quittant Kombo, aujourd’hui c’est juste une question de minutes. Toutes les artères sont en effet libres, voire même vides. Seules circulent les voitures dites personnelles, majoritairement des autorités, ainsi que les bus de la Société de transport public urbain (STPU).

« Ah !! papa laisse, comme ça nous respirons un peu et circulons tranquillement et rapidement puisqu’il faut rentrer, le plus tôt possible. Il n’y a pas de bruit de klaxons, pas d’insultes ni de débats inutiles qui sont souvent causés par les chauffeurs des bus. Les nuisances sonores sont enfin finies. La voie respire maintenant », indique une femme en pleine achat de certains aliments au marché Total pressée de retrouver sa famille en confinement.

A en croire un gendarme faisant partie de l’équipe placée vers l’arrêt de bus de la Milice aux fins de contrôler le nombre de personnes à bord de chaque voiture, tous les moyens de transports en commun appartenant aux particuliers ont strictement respecté les mesures édictées par les autorités. « Depuis que je suis placé ici je n’ai vu qu’un taxi qui transportait une femme malade. L’autre est un moyen de marque pic-nic destiné à transporter les pains d’une boulangerie » a-t-il expliqué sous couvert d’anonymat.

Selon lui, plusieurs personnes n’ayant pas de laisser passer circulent dans la ville avec leurs voitures « bondées des gens » sous prétexte qu’ils ont des urgences.

D'apres le témoignage d'un agent d'une société de securité qui a quitté Moukondo jusqu'à son lieu de travail à Poto-poto à pied, l'instruction concernant la circulation des voitures est respectée mais pas pour les piétons. 

Le transport des personnes est exclusivement assuré en ce temps de confinement par les bus de la société STPU. Si certains chauffeurs de cette société respectent les mesures concernant la limite imposée du nombre des personnes à bord, d’autres bafouent l’autorité de l’Etat en dépassant de très loin le quota de passagers que devraient transporter les bus. En témoigne le comportement de l’un des chauffeurs « inciviques » de la STPU qui fait le traçons CCF- Ngamakosso. Son camion ne devrait transporter que trente personnes mais son désir d’ajouter sans cesse les clients dans les différents arrêts de bus a suscité la réaction très vive des passagers qui l'ont rappelé à l’ordre, attirant l’attention des policiers posté aux environs de la primature.

Notons que vu l’ambiance de ce premier jour de confinement, il est important d'en règlementer le mode opératoire car si la plupart des administrations sont vides, plusieurs personnes, surtout dans les quartiers périphériques de Brazzaville, sont dehors et les rassemblements sont constatés dans des coins de ruelles ou dans des banques.

« J’ai l’impression que tout le monde a des urgences car chacun sort et se pavane n’importe comment dans le quartier. Certains n’ont rien à faire mais préfèrent rester hors de chez eux. D’autres se regroupent autour de la boisson » déclarait mercredi matin un Brazzavillois debout, lui aussi, devant sa parcelle.

Rude Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Une vue de l'avenue l'OUA vide/Adiac

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