Congo/Inde : Félix Ngoma évoque les perspectives de coopération entre les deux pays

Lundi 19 Janvier 2015 - 18:00

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Profitant de son congé administratif au pays, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Congo en Inde, Félix N’Goma a eu un entretien exclusif avec les Dépêches de Brazzaville.

Les Dépêches de Brazzaville : Excellence, parlez-nous du rayonnement du Congo en Inde ?

Félix Ngoma : Deux ans durant, sur la base des actions menées en direction des départements techniques et des milieux d’affaires indiens, la visibilité de la République du Congo en Inde est en train de s’établir progressivement. Les partenaires indiens font désormais la distinction entre la République du Congo et la République Démocratique du Congo. Car ce voisin en face est présent en Inde depuis 1967. De plus, les deux dernières participations du Congo au contrat Inde-Afrique qui se tient au mois de mars de chaque année ont contribué également au rayonnement de l’image du Congo dans ce pays.

La possibilité donnée au Congo d’être pays focus lors de la dixième édition de ce conclave, prestige souvent recherché par toute les ambassades en Inde, est en même de témoigner de cette visibilité du Congo en Inde.  L’emplacement de la résidence dans les quartiers les plus prisés de New Delhi ainsi que la qualité de notre parc auto ici, contribuent également à ce rayonnement.

L.D.B : Dans quels domaines les deux pays comptent renforcer leur coopération, et quels sont les différents projets prioritaires à réaliser sous peu ?

F.NG : La première ligne de crédit de 69,47 millions de dollars américain octroyé par le gouvernement Indien au Congo est destiné à la réalisation du projet électrification rurale. Le projet se déroule sur la base d’un programme établi par l’entrepreneur indien Overseas infrastructure Alliance (OAI). Il est suivi par le ministère à la présidence chargé de l’Aménagement du territoire et de la Délégation générale aux Grands travaux.

La deuxième ligne de crédit est de 89,9 millions de dollars signée en mars 2014 dans le cadre du projet, amélioration du système de transport à Brazzaville et à Pointe-Noire. L’accord a été signé le 8 octobre 2014 à New Delhi.

La troisième ligne de crédit qui sera signée bientôt est de 55 millions de dollars. Elle concerne l’implantation d’une cimenterie dans le département du Niari. Dans le cadre du projet d’aide, un laboratoire de produits de qualité sera installé à Pointe-Noire. Ce projet est suivi par le ministère du Commerce et des approvisionnements.

Il sied aussi de signaler le projet panafricain de Téléservice, incluant la télémédecine, la télé enseignement et la télé communication diplomatique. Pour ce projet, le Congo est un point focal. Tous les autres pays africains devaient bénéficier des services de ce projet depuis le Congo. L’accord entre les deux parties avait été signé le 26 août 2006.

S’agissant du  projet de production des engrais chimiques et  le projet huilerie destiné à la transformation de l’arachide, une délégation de la société chargée de ce dossier est attendue à Brazzaville pour réaliser les études de faisabilité.

Dans le cadre de  l’amélioration du système de transport, l’ambassade a remercié  le président de la République, Denis Sassou N’Guesso pour avoir permis au gouvernement congolais de mettre en place un plan d’urgence en affectant 200 bus supplémentaires sur fonds propres. Ce qui permettra à ce projet de gérer un parc de 534 bus. L’ambassade se sert de cette action du gouvernement congolais comme une arme auprès des autorités Indiennes pour montrer que la République du Congo est disposée à mettre en place une coopération mutuellement avantageuse avec les deux pays.

L.D.B : Le gouvernement Indien offre chaque année, depuis 2012, douze bourses d’études supérieures au Congo. Pourquoi la partie congolaise n’utilise-t-elle pas toutes ces bourses ?

La difficulté est que les bénéficiaires devaient être admis dans les centres de formation sans une année d’apprentissage de la langue anglaise au préalable. Cette difficulté linguistique est commune à tous les pays non Anglophones. Toutes fois, suite à l’entretien que j’ai eu le 21 novembre 2014 avec le nouveau directeur de l’agence Indienne de coopération culturelle, le gouvernement Indien a finalement accordé une année de langue à tout étudiant congolais bénéficiaire d’une bourse d’Etude du gouvernement Indien.

La partie congolaise pourrait dès cette annonce présenter des candidats au douze bourses que le gouvernement indien octroie chaque année au gouvernement congolais par l’entremise de sa représentation diplomatique accrédité en République du Congo, avec Résidence en RDC. Les ministères des affaires étrangères et celui de l’enseignement supérieur ont été mis au courant de ce développement.

L.D.B : Quel est le nombre exact des étudiants congolais en Inde ?

F.NG : L’ensemble des jeunes congolais en Inde sont des étudiants privés. Leur nombre est destiné à un peu plus de 200 repartis dans les différentes villes de l’Inde. L’ambassade ne peut donner un nombre exact car beaucoup ne se font pas recenser.

L.D.B : Quels sont vos impressions après avoir visité la Galerie Congo ?

F.NG : J’ai été agréablement surpris de voir une Galerie aussi fournie mais qui n’est pas connue du public. C’est une grande richesse. Je remercie les Dépêches de Brazzaville pour cette initiative. Cette galerie devait être mise au grand public pour permettre aux étrangers de se rendre compte de la richesse culturelle de notre pays. Ce qui a attiré mon attention, ce sont les pièces anciennes qui retracent la vie socio-politique du Congo. On retrouve les pièces non seulement du Congo mais également celles de toute la sous-région.

 

 

Propos recueillis par Yvette Reine Nzaba

Légendes et crédits photo : 

-Félix Ngoma, ambassadeur du Congo en Inde crédit photo Les Dépêches de Brazzaville