Constat d’Avocats sans frontière : le système carcéral en RDC est à reformer

Mercredi 13 Avril 2016 - 19:27

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L'ONG qui, dans un récent rapport, dresse un tableau accablant des prisons stigmatise notamment la précarité des conditions de détention étroitement liée à la surpopulation carcérale.

 

Constat d’Avocats sans frontière

Le système carcéral en RDC est à reformer

L'ONG qui, dans un récent rapport, dresse un tableau accablant des prisons stigmatise notamment la précarité des conditions de détention étroitement liée à la surpopulation carcérale.

Les prisons, ainsi que l’a constaté l’ONG Avocats sans frontières qui vient de mener des investigations dans ces différents lieux de détention à travers le pays, ne répondent pus aux normes. Dans le rapport sanctionnant cette enquête, il en résulte que les geôles du pays souffrent de plusieurs maux, à commencer par les conditions précaires de détention. Une situation qui est étroitement liée, d’après l’ONG, à la surpopulation carcérale. En effet, indique-t-on, dans plusieurs prisons du pays, les détenus livrés à eux-mêmes s'entassent à raison d'un demi-mètre carré par prisonnier, sans accès à des blocs sanitaires durant la nuit. Le risque de contracter des maladies dans ces conditions sont manifestes, eu égard notamment à la promiscuité et à l’absence d’hygiène qui caractérisent ces endroits avec ses équipements vétustes en sous effectifs.

L’enquête d’Avocats sans frontières a révélé, pour le cas de l’ex-prison centrale de Makala, un taux d’occupation carcérale avoisinant les 500%, ce qui est extrêmement élevé. En outre, sur le même site pénitentiaire, 74% des prisonniers sont toujours en attente d’un jugement. D’après la source, la cause principale de cette surpopulation est à rechercher dans le recours excessif à la détention préventive. Moralité : la plupart des détenus en prison sont des présumés innocents étant entendu qu’ils n’ont jamais été présentés devant leur juge naturel en vue d’un procès équitable. Il y a donc là, de l’avis d’une certaine opinion intéressée, une sérieuse atteinte au droit à la liberté personnelle qui est un droit fondamental reconnu par divers standards internationaux.

Au-delà de ces questions, l’ONG a également stigmatisé l’irresponsabilité de l’autorité carcérale qui a démissionné par rapport à ses prérogatives. D’après l‘ONG, les responsables des prisons ont délégué une partie de leurs charges à certains détenus mués en auxiliaires de fait dans l’accomplissement de certaines tâches telles que la distribution de nourriture ou la prévention des évasions. Ce sont des « capitas généraux ». Ils sont nommés par les directeurs des prisons et ont la latitude de choisir leurs collaborateurs parmi les détenus afin de mener à bien leur mission de régulation des activités carcérales sans quasi-interférence avec le directeur et l’équipe de gardiennage officielle.

L’ONG a finalement conclu à la déliquescence de l’appareil judiciaire du pays au regard des détenus en surnombre dans les prisons mués en vaches à lait pour les auxiliaires de la justice et autour desquels s’entrechoquent des intérêts divergents et multiples.

 

 

Alain Diasso

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