Coopération décentralisée : l’ONG Zebunet intéressée à l’élevage familiale au Congo

Mercredi 14 Janvier 2015 - 14:45

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Spécialisée dans les microcrédits pour l’élevage dans les pays du sud, l’ONG française Zebunet est à la recherche d’associations partenaires en vue d’étendre ses activités au Congo. À cet effet, la présidente de l’organisation Hà Ngoc Hanh, en séjour de travail à Brazzaville, a expliqué l’approche du projet.

« Dans le cas du Congo, nous avons pris les premiers contacts que nous allons approfondir. Nous avons été informés, par exemple, que dans la partie nord l’on pratique beaucoup l'élevage familial. Notre projet accorde des microcrédits à ce genre d’élevage et non à l’élevage intensif. Des études de terrains nous permettront de déterminer les animaux qu’il convient d’élever pour chaque milieu : porcs, chèvres, vaches, etc. En bref, c’est aux groupes intermédiaires de définir les besoins et de nous les soumettre, y compris le montant des crédits à octroyer », a-t-elle expliqué.

Dans la pratique, les financements accordés par le projet Zebunet tournent autour de 200 et 250 euros (environ 130 000 à 200 000 Francs CFA), remboursables selon des modalités définies de concert avec des groupes locaux partenaires. Ils pourront progressivement augmenter afin de permettre aux éleveurs familiaux de conforter leur production, en bénéficiant d’un accompagnement technique et matériel.

L’une des particularités de cette approche est la mise en relation des familles du sud et celles du nord. Ces dernières financent directement l’acquisition des moyens d’élevage (le bétail notamment) au profit des premières. « Dans ce sens nous travaillons depuis l’année 2013 au Vietnam, à Madagascar, au Niger, en Mauritanie et au Burkina Faso. Nous avons déjà soutenu plus de 5000 familles pour l’achat d’environ 15 000 animaux. Nous nous intéressons surtout aux femmes, mais les hommes ne sont pas exclus », a précisé la présidente de Zebunet qui a d'ailleurs, invité les organisations locales évoluant dans le domaine du développement rural à contacter le projet.

De concert avec les organisations chargées du projet, les familles du nord sont impliquées dans le suivi des animaux acquis et la mobilisation des services  connexes, comme la vaccination des animaux, l’acquisition des produits et services vétérinaires dans le village ou le district, etc. « En France les familles ont beaucoup de sympathie pour le projet, parce qu’elles disposent d’assez de données. Mais avec la crise, les gens sont plus sensibles et intéressés de connaître la traçabilité et la gestion de l’argent octroyé », pense Hà Ngoc Hanh qui voit ainsi des meilleurs chances pour le suivi et évaluation des activités.

Au Vietnam, pays d’origine de la responsable de cette ONG française, Zebunet a lancé une approche intégratrice au processus de développement durable. « Dans ce pays nous finançons l’élevage des porcs qui est assez salissant pour l’environnement. Pour éviter les odeurs, le projet finance un système de biogaz pour produire de l’énergie et éviter la déforestation. De tels projets sont financés à 50% et nous travaillons avec l’Institut de recherche pour le développement et Centre de recherche agronomique pour le développement », a-t-elle conclu.

Thierry Noungou

Légendes et crédits photo : 

1- Mme Hà Ngoc Hanh, présidente de l'ONG Zebunet 2-Un élevage familiale au Niger