Coopération en matière d'électricité : la Banque mondiale se dit prête à accompagner la SNE

Cette rencontre a été consacrée à la présentation des projets de la SNE à la BM dans le cadre du partenariat qui lie la République du Congo à cette institution bancaire internationale à travers le Projet eau, électricité et développement urbain (PEEDU). Selon les besoins de la SNE présentés par la société française EDF, son partenaire depuis six mois, l’entreprise congolaise éprouve d’énormes difficultés dans les domaines du transport et de la distribution. « Il y a 50% de l’électricité qui se perd, qui n’est jamais facturée. Sur ce qui est facturé, il y a encore 30% qui sont perdus du fait des impayés. Nous sommes dans une situation très difficile sur le plan économique qui rend aujourd’hui très délicat l’équilibre financier du secteur. Cette action de fond ne saurait exister sans une amélioration de l’électricité en parallèle, il faut que les recettes qui émanent de cette action sur le paiement, puissent être bénéfiques à la société », a expliqué Hartman Claude, le représentant d’EDF auprès de la SNE.

D’après lui, certaines personnes utilisent l’électricité sans payer, ce qui n’est pas supportable pour l’entreprise. En vue d’améliorer les prestations de la société, EDF a élaboré deux types d’actions principales. La première concerne le réseau de transport et la seconde action consiste à améliorer le réseau de distribution. En dehors de ces aspects techniques, le projet prévoit aussi la formation des ressources humaines et des actions très urgentes qui vont commencer cette année, grâce aux financements directement de l’État et éventuellement d’autres bailleurs. D’autres actions sont annoncées à compter de 2015.

La directrice sectorielle du Département énergie à la BM pense, de son côté, que le secteur de l’énergie en République du Congo est dans une période décisive et présente beaucoup d’opportunités. « Nous avons compris que la SNE a besoin d’un financement de la BM le plus vite possible. Nous avons une équipe ici, nous sommes prêts à évaluer le plus vite possible pour que les travaux puissent commencer cette année. C’est clair qu’il y a un besoin énorme d’investissements du réseau ici à Brazzaville et à Pointe-Noire, nous sommes prêts à vous accompagner dans cette direction », a rassuré Meike Van Ginneken.

Elle a, par ailleurs, insisté sur la nécessité de changement de culture et de comportements pour les différents acteurs. Il s’agit pour les clients de changer leur comportement, une fois les services améliorés. Ils doivent, a-t-elle précisé, payer les factures à temps et respecter les installations. Pour les autorités, elles doivent aussi changer leur comportement en payant leur consommation. «  Elles doivent passer du paiement forfaitaire au paiement par compteur pour toutes les consommations, elles doivent aussi payer avec une tarification claire pour pouvoir gérer la société. Il faut enfin compter sur le changement de comportement à l’intérieur de la société : le client doit être au milieu de tout ce que vous faites afin que les investissements qui seront faits dans le pays soient bien entretenus pendant une longue durée », a conclu Meike Van Ginneken, pour qui le partenariat entre le consommateur, l’État et la société, avec l’injection des investissements dans le réseau, présente des opportunités pour améliorer le réseau et le service d’énergie pour la population congolaise.

Meike Van Ginneken visite quelques installations de la SNE

La directrice sectorielle du Département énergie à la BM a visité : le poste B qui est retenu dans le cadre d’une extension éventuelle pour améliorer la desserte en alimentation électrique au niveau de la ville de Brazzaville ; et l’agence du centre-ville actuellement en cours de réhabilitation pour l’amélioration de l’action commerciale. Elle s’est également rendue au poste de transformation de Mbaka, à Poto-Poto et à l’agence commerciale Bacongo-Makélékélé. Conduisant la délégation, le directeur général de la SNE, Louis Kanoha Elenga, a rassuré son interlocuteur de la disponibilité de sa société à travailler en franche collaboration avec toute l’équipe de la BM au Congo.