Coopération : signature d’un accord de don de 45 millions USD entre la BAD et l’Union africaine

Mercredi 28 Août 2013 - 19:41

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Le don concessionnel permettra de lancer l’Université panafricaine afin de renforcer la compétitivité et la croissance de l’Afrique.

La Banque africaine de développement (BAD) renforcera ses investissements, conformément à sa stratégie décennale 2013-2022, dans le secteur de l’éducation en mettant l’accent sur les acquisitions des compétences et aux fins de compétitivité. Elle veillera à ce que ces qualifications soient plus adaptées aux opportunités et aux demandes du marché du travail local et global.

Selon cette institution bancaire, des études récentes  ont démontré qu’une majorité des jeunes en Afrique sont sans emploi et représentent ainsi jusqu’à 60 % du taux de chômage de la région. Même lorsqu’ils travaillent, indique-t-elle, la plupart des jeunes occupent des emplois à faible productivité et de qualité médiocre, essentiellement dans l’économie informelle. Leur manque de compétences techniques et entrepreneuriales ainsi que l’absence d’informations sur les emplois et les besoins du marché entravent la productivité des jeunes, souligne ces études.

L’objectif de cet accord de don de 45 millions USD est de dynamiser l’université panafricaine afin de renforcer la compétitivité et la croissance de l’Afrique grâce à l’éclosion de compétences de qualité au niveau de l’enseignement supérieur et dans le domaine de la recherche.  « L’appui de la BAD à l’Université panafricaine constitue un signal fort de notre détermination à jouer un rôle majeur dans la transformation de l’Afrique. Avec un portefeuille actif dans le domaine du développement humain de plus de soixante-dix projets totalisant plus de 2 milliards USD, notre engagement dans le développement des compétences, de la science et de la technologie est très fort », a déclaré le vice-président de la BAD chargé de l’Agriculture, du développement humain et de la gouvernance, Aly Abou-Sabaa.  

Pour le commissaire de l’Union africaine chargés des Ressources humaines, Martial De-Paul Ikounga, la décision de la BAD de soutenir l’Université panafricaine a donné un nouveau souffle à un projet phare pour l’Afrique.

Une grande ambition, une vision

L’Université panafricaine devra couvrir les domaines-clés du développement à travers des centres et des instituts régionaux hébergés par des universités existantes sélectionnées de manière concurrentielle. Dans ce communiqué, il est indiqué que trois des cinq instituts thématiques chefs de file existent déjà. Le Kenya abrite les sciences, l’ingénierie et la technologie; le Cameroun détient la gouvernance, les sciences humaines et les sciences sociales; tandis que le Nigeria abrite les sciences de la vie et de la terre.  L’Algérie a été retenue récemment pour l’Afrique du Nord tandis que pour l’Afrique australe, le choix du pays est en cours. Ces instituts desserviront tous les pays africains.

« L’Université panafricaine représente une grande ambition de l’Afrique, une vision de l’Afrique pour la formation de ces jeunes qui demain, seront notre fierté », a déclaré Martial De-Paul Ikounga, tout en spécifiant que l’ambition est de faire de cette université un pôle d’attraction des étudiants et des chercheurs africains qui ne se laisseront plus tentés par les grandes universités occidentales. Une fois que cette vision est rendue possible, l’Université panafricaine créerait non seulement un pool de scientifiques et d’ingénieurs, mais aussi des sociétés de savoir en Afrique, vu que les pays africains enregistrent le ratio le plus faible de chercheurs et d’ingénieurs en matière de recherche.

Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme de développement de la science et de la technologie, la BAD est en train de finaliser sa stratégie de développement du capital humain, qui s’articule sur un nouveau modèle pour l’éducation en Afrique, avec un accent particulier sur le traitement de la douloureuse question du chômage des jeunes.

Gypsie Oïssa Tambwe