Côte d’Ivoire : Human Rights Watch réclame le transfert de Simone Gbagbo à La Haye

Mercredi 11 Mars 2015 - 11:00

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Réagissant au lendemain de la condamnation de l’ex-première dame ivoirienne, le directeur France de Human Rights Watch, Jean-Marie Fardeau, a souligné que condamner Simone Gbagbo à 20 ans de prison ne veut pas pour autant dire que justice a été faite dans le cadre de l’affaire des violences postélectorales qui avaient endeuillé la Côte d’Ivoire.

« La condamnation de Simone Gbagbo ne signifie pas que justice a été rendue aux victimes de la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire entre 2010 et 2011 », a déclaré Jean-Marie Fardeau. Le directeur France de Human Rights Watch a saisi cette occasion pour demander au gouvernement ivoirien de « remplir l’obligation légale de transférer Simone Gbagbo à la CPI ». Simone Gbagbo a été condamnée le mardi 10 mars pour son rôle dans les violences poste-électorales qui avaient fait quelque 3000 morts. 

« Le procès contre madame Gbagbo et quelque 80 co-accusés n’a pas été mené conformément aux normes en vigueur en matière de procès équitable, a affirmé Jean-Marie Fardeau. De plus, elle n’a été condamnée que pour crimes contre l’État ivoirien, et n’a pas été jugée pour les meurtres, viols et crimes contre l’humanité pour lesquels elle devra répondre devant la Cour pénale internationale »

À l’instar d’Human Rights Watch, Amnesty international, réclame aussi le transfert de l’ancienne première dame de Côte d’Ivoire à la CPI, et cela, depuis plusieurs années. Cette ONG de défense des droits de l’homme estime que procéder de la sorte permettra effectivement de faire un grand pas en avant dans la lutte contre l’impunité pour les atteintes aux droits humains commises par le passé en Côte d’Ivoire.

Pour rappel, notons que la CPI avait rendu public en 2012, le mandat d’arrêt émis contre Simone Gbagbo, qui est poursuivie par la cour pour quatre chefs d’accusation commis durant les violences postélectorales susmentionnées. Il s’agit notamment de meurtres, viols et autres formes de violences sexuelles, actes inhumains et actes de persécution. Son époux, Laurent Gbagbo, a été transféré à la CPI en novembre 2011 et doit répondre des faits qui lui sont reprochés.

 

Nestor N'Gampoula