Cour constitutionnelle : l’UDPS et alliés critiquent la procédure de désignation des trois premiers membres

Lundi 16 Juin 2014 - 17:02

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Le groupe parlementaire de l’opposition stigmatise « les méthodes rétrogrades visant à corrompre le fonctionnement démocratique de la République ».

La désignation presqu’à l’unanimité de trois représentants du Parlement à la Cour constitutionnelle en gestation ravive le débat au sein de la classe politique. Si à la majorité, on se félicite du choix porté sur les Prs Félix Vunduawe Te Pemako et Banyaku Lwape ainsi que sur Me Corneille Wassenda estimant qu’il respecte la procédure, l’opposition, elle, a une autre lecture des faits. Le groupe parlementaire UDPS et alliés qui pilote la contestation récuse le mode de désignation de trois personnalités précitées. Premièrement, fait-on observer, l’ordre du jour de la plénière consacrée à cette question n’a pas fait l’objet d’un traitement consensuel concernant particulièrement le choix du représentant de l’opposition. « La convocation hâtive du congrès sur une matière aussi sensible trahit des méthodes également rétrogrades visant à corrompre le fonctionnement démocratique de la République dans la perspective des échéances électorales futures », fait remarquer Fabien Mutond, premier vice-président du groupe parlementaire UDPS et alliés.   

Pour n’avoir pas été consulté ni de près ni de loin dans le processus de désignation  des membres issus du Parlement au sein de la future Cour constitutionnelle, l’UDPS et alliés dénoncent un manque de transparence ayant caractérisé l’ensemble de la démarche. Ce groupe parlementaire dénie, par ailleurs, au Pr Félix Vunduawe (ancien directeur de cabinet du feu maréchal Mobutu et membre de l’opposition républicaine) la qualité d’opposant. Les accointances de ce dernier avec le président du Sénat qualifié dans certains milieux de « pseudo opposant » ne rassurent guère l’UDPS et alliés qui perçoivent là une manœuvre sordide du pouvoir visant à préparer un hold-up électoral. « Nous sommes dans une situation insolite où le pouvoir en place désigne son propre opposant. Vous voyez quel paradoxe ! », s’est alarmé Fabien Mutond. 

Ces inquiétudes sont balayées d’un revers de main par la majorité et par certains cadres de l’opposition qui estiment que la Constitution a bel et bien été respectée, les deux bureaux ayant convoqué en toute légalité la Conférence des présidents de groupes parlementaires qui a permis de dégager le consensus autour des personnalités désignées.  

Alain Diasso