Cours du marché : l’abondance de safou ne profite pas aux commerçants

Jeudi 6 Mars 2014 - 12:04

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Cette année, le safou — ce fruit très prisé par les Congolais, dont le nom scientifique est Dacryodes edulis – abonde sur les marchés de Brazzaville et est vendu à bon prix. Si cela fait l’affaire des consommateurs, les vendeuses, grossistes et détaillants disent ne pas en tirer grand profit

Actuellement, le prix d’un sac (filet) varie de 10 000 à 12 000 FCFA alors qu’il y a quelques années, il fallait entre 35 000 et 40 000 FCFA pour espérer obtenir le même sac.

Au détail, le safou est vendu partout : sur les étals des marchés, sur les avenues et ruelles, le tas est offert à la vente à 200, 250 ou 500 FCFA. Le même tas était vendu en 2009-2010 à 1 000 voire 2 000 FCFA.

De l’avis des acteurs concernés, cette surabondance est liée à un ensemble de facteurs favorables dans les villages de production. Ils expliquent, par exemple, que de nombreux paysans n’hésitent pas de se lancer dans la culture fruitière jadis négligée. Par ailleurs, l’amélioration des voies de communication et des conditions de transport permet une évacuation sans risque du safou vers Brazzaville, principale destination, et vers d’autres localités de consommation.

Cécilia, une grossiste commente : « Cette surproduction ne nous profite pas parce que le marché reçoit beaucoup de produits au même moment et nous oblige à casser les prix afin d’écouler la marchandise. La population a toujours crié que le marché du Lycée Thomas-Sankara vend sa marchandise cher. Or, cela est dû au prix d’achat dans les villages, aux charges et autres taxes de transports. »

Pour Liliane, une détaillante, la quantité de safous sur le marché entraîne des pertes pour les vendeuses, mais elle nuance son propos : « On ne peut pas en vouloir à la nature parce qu’il y a eu surabondance. C’est aussi une bénédiction. En matière de commerce, il y a des avantages et des inconvénients. »

Pour rappel, le safou provient d’un arbre fruitier appelé safoutier que l’on trouve en zone tropicale. Il est consommé dans des pays d’Afrique comme le Congo, le Gabon, la République démocratique du Congo ou le Cameroun. Sa cuisson est rapide soit par immersion dans l’eau bouillante, sous la cendre ou sur la braise.

Comme le safou, le citron, lui aussi, est vendu à des conditions intéressantes. On peut constater une baisse des prix et l’augmentation du tas.

Lydie Gisèle Oko

Légendes et crédits photo : 

(© DR)