Covid-19 : l'aggravation de la pandémie retarde la reprise économique en Europe

Samedi 27 Mars 2021 - 13:05

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Nouvelle flambée de contaminations au coronavirus, durcissement des mesures de restrictions et vaccinations lentes... L'aggravation de la situation sanitaire va retarder la reprise économique en Europe.

Ces mauvaises nouvelles posent déjà la question d'un renforcement du plan de relance de 750 milliards d'euros voté l'an dernier par l'Union européenne. Lors d’une réunion le 11 mars, la Banque centrale européenne avait maintenu ses prévisions globalement inchangées, sa présidente Christine Lagarde disant tabler sur un rebond ferme de l'activité au second semestre. Mais le tableau s'est depuis brutalement assombri.

La troisième vague de l'épidémie de Covid-19 a conduit les trois principales économies de la zone euro - Allemagne, France et Italie - à adopter un nouveau régime de restrictions, alors qu'on semblait se diriger au contraire vers un assouplissement des mesures. Et les difficultés d'approvisionnement en vaccins, qui ont dominé jeudi le sommet de l'Union européenne, sont encore loin d'être résolues.

En février, l'Union européenne avait cinq semaines de retard par rapport à son objectif de vacciner 70% de la population d'ici la fin de l'été. Le retard est désormais de sept semaines et pourrait coûter 123 milliards d'euros en 2021 aux Etats européens. Et selon les experts, l'Europe ne retrouvera pas son niveau de PIB d'avant-crise avant la deuxième moitié de 2022, un an après les Etats-Unis.

Au rythme actuel, la part de la population vaccinée dans l'UE ne devrait pas atteindre les 50% avant juillet et le retard dans la vaccination, qui diffère la levée des restrictions, risque de déboucher sur des économies à différentes vitesses au risque de perturber la cohésion européenne.

Bruxelles durcit les exportations de vaccins vers certains pays

Entre le 1er décembre 2020 et le 25 mars 2021, l'Union européenne a exporté 77 millions de doses vers 33 pays sans compter ses contributions à l'initiative internationale Covax en faveur des pays plus fragiles. Sur ce total, 21 millions de doses ont été acheminées vers le Royaume-Uni. A l'inverse, l'UE n'a reçu en retour aucune dose produite sur le sol britannique ce qui ne manque pas de créer quelques tensions. Désireux d'accélérer les campagnes de vaccination face à la troisième vague de la pandémie, Bruxelles a donc décidé de durcir les conditions d'exportation de doses vers les pays qui produisent eux-mêmes des vaccins anti-Covid ou dont la population est déjà largement vaccinée, au nom de la réciprocité. A ce jour, les Vingt-Sept se sont partagé 88 millions de doses dont ils ont administré 63 millions. 19 millions de personnes y sont désormais complètement vaccinées (après avoir reçu les deux injections nécessaires), soit 4,3% de la population.

Sur l'ensemble du 1er trimestre, l'Union européenne aura reçu environ 65 millions de doses de BioNTech-Pfizer, 10 millions de doses de Moderna et 30 millions de doses d'AstraZeneca. Au 2e trimestre, les Vingt-Sept s'attendent à se faire livrer au moins 360 millions de doses, dont 200 millions de doses BioNTech-Pfizer, 35 millions de doses Moderna, 55 millions de doses du vaccin Johnson&Johnson et 70 millions de doses d'AstraZeneca.

La France intensifie les contrôles

Face à une situation critique, les autorités françaises ont intensifié samedi les contrôles aux aéroports et péages routiers pour faire respecter l'interdiction de se déplacer. Poussée par le variant anglais, jugé plus contagieux et plus virulent, l'épidémie a progressé quasiment partout en France en mars. La barre des 200.000 nouveaux cas hebdomadaires a été franchie.

Trois nouveaux départements sont soumis depuis vendredi minuit aux mesures de restrictions déjà en vigueur dans 16 départements, dont Paris et sa région mais contrairement à d'autres pays européens, le gouvernement français a décidé de laisser les écoles ouvertes en raison des risques de décrochage scolaire et de problèmes mentaux chez les élèves confinés. Parallèlement, 24 autres départements sont sous vigilance renforcée. Dans le reste du pays, un couvre-feu est en vigueur. Partout, bars, restaurants, lieux culturels sont fermés. 

Julia Ndeko avec AFP

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