Covid-9 : un expert se penche sur l’impact économique

Mercredi 18 Mars 2020 - 18:30

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Dans un schéma d’effondrement général de l’économie mondiale, le chercheur RD-congolais, Hubert Kabasubabo, n’exclut pas les possibilités d’un ébranlement de l’économie de la RDC, loin au-delà d’un système sanitaire essentiellement en dégradation. Et les « contradictions politiques », a-t-il ajouté, vont constituer un autre facteur d’amplification, a côté de la fragilité financière.

Reprise par certaines confrères, la tribune du chercheur Kabasubabu analyse les répercussions possibles du Covid-19 sur une économie RD-congolaise déjà en difficulté avec le ralentissement des activités économiques. La pandémie du coronavirus a révélé la vulnérabilité de l’humanité. Selon lui, les conséquences sont déjà palpables au point de vue économique. « Le spectre des crises économico-financières de 1974 et 2008 profilent déjà à l’horizon, mais dans une version plus apocalyptique, assortie d’une hécatombe sanitaire humaine ».     

Son travail « d’exploration » vise simplement à fournir une certaine luminescence sur l’impact des conséquences géoéconomiques mondiales du coronavirus sur le plan économico-financier et sociopolitique en RDC. La Chine, épicentre de la pandémie, occupe dans l’étude du chercheur pour la simple raison, dit-il, que la fermeture des usines chinoises place l’économie mondiale sur une irréversible pente de la récession. Par ailleurs, l’empire du milieu est aussi devenu la principale consommatrice des matières premières.  

Du pétrole en passant par le coton, le sucre, les produits miniers, la Chine est devenue l’usine du monde au profit des puissances financières internationales.  Au cours des deux derniers mois, les chiffres révèlent une décroissance de 20,5 % du secteur du commerce, de 3,5 % de la production industrielle et de 25 % des investissements en actifs fixes. L’impact mondial est d’autant plus préoccupant que la quasi-totalité des compagnies européennes et américaines ont installé leurs usines et autres sources d’approvisionnement en Chine.    

Quelques chiffres pour la RDC

Avant toute chose, il y a bien entendu une menace certaine du coronavirus sur l’économie nationale. Il revient aussi sur les contradictions politiques entre un gouvernement de la République qui fait voter un budget de onze milliards de dollars américains et un ministère des Finances qui produit un plan de trésorerie retenant des recettes moins importantes.

Comme nous le relevions dans notre livraison du 17 mars, l’exécution du budget des deux premiers mois de 2020 conforte les inquiétudes de l’argentier national, avec des recettes de 260 millions de dollars pour des dépenses de l’ordre de 364 millions. Il y a un ralentissement des recettes en impôts provenant essentiellement des entreprises minières. En effet, les exportations RD-congolaises de cuivre, de cobalt et de coltan vers la Chine connaissent un recul de l’ordre de 10 %. L’auteur voit cinq rayons de périls sur le plan économique, budgétaire-financier, social, politique et sécuritaire. Il va de soi que l’horizon est très sombre pour le pays.     

Laurent Essolomwa

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