Crédit bancaire : le volume des prêts dangereusement basSamedi 17 Mai 2014 - 19:18 Le niveau actuel pratiqué par les banques commerciales (ratio RDC : 6%) ne permet pas de contribuer efficacement à la création d’une économie forte dans le pays. Sur le plan régional, en Afrique subsaharienne, la RDC enregistre à ce jour le poids du crédit bancaire dans le PIB le plus insignifiant. Il est loin d’égaler, par exemple, le Cameroun, le Sénégal et l’Afrique du Sud dont les ratios se situent respectivement à 13%, 26% et 82%. Pour l’autorité monétaire, il est clair que le système bancaire ne répond pas encore aux attentes de financement du secteur productif. Cette incapacité tend malheureusement à exclure de fait des branches entières d’activités économiques du crédit bancaire. C’est le cas des petites entreprises. Toutefois, ces insuffisances ne peuvent pas remettre en question le développement du système bancaire en RDC ces dernières années. En effet, l’on estimait le taux d’accès des Congolais à juste 1% en 2011. Aujourd’hui, ce taux a bien évolué, et dépasserait les 5% (source : Association congolaise des banques). Avec la bancarisation de la paie du personnel de l’État, ce processus s'est consolidé, et a permis en quelques mois de bancariser environ 800 000 fonctionnaires, à en croire toujours selon l’ACB. Et le processus se poursuit jusqu’à l’intérieur du pays qui manque cruellement de structures bancaires. Cela va ainsi continuer à agir sur le taux d’accès des Congolais aux services bancaires. Pour nombre d’économistes, un secteur financier efficacement organisé représente un puissant déclencheur de croissance économique. Pour la RDC, l’intégration financière reste à n’en point douter un gage de développement économique. Certes, le maintien d’un taux directeur bas de la Banque centrale du Congo, à peine 2%, devrait continuer à exercer une pression suffisante à la baisse sur les taux d’intérêt des banques commerciales. En effet, il est bien passé de 70%, au début des années 2010, à moins de 20% à l’heure actuelle. Cela s’est répercuté sur le crédit bancaire qui a connu à son tour une augmentation moyenne de 33% sur une décennie, entre 2001 et 2013. Mais il faut davantage d’initiatives pour prospecter de nouveaux débouchés. Selon l'autorité monétaire, le système bancaire doit arriver à mieux jouer son rôle de conseil des entreprises en matière d’investissements et de recherche de business. Laurent Essolomwa |