Crimes graves commis en RDC : Eve Bazaïba et Fabrice Puela ont conféré sur le Fonds d’indemnisation des victimes

Samedi 26 Juin 2021 - 13:51

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La vice-première ministre chargée de l’Environnement et Développement durable et le ministre des Droits humains ont notamment discuté sur le financement de cet établissement public dont le gouvernement a décidé la création.

Le ministre chargé des Droits humains, Fabrice Puela, a été reçu en audience, le 24 juin, par la vice-Première  ministre, ministre chargé de l’Environnement et Développement durable (VPM-MEDD), Eve Bazaïba Masudi. Leur entrevue a essentiellement tourné autour de la justice transitionnelle, notamment l’alimentation de l’établissement public, le Fonds d’indemnisation des victimes des crimes graves commis à travers le pays.

Sortant de cette entrevue, le ministre Fabrice Puela a expliqué à la presse que ce Fonds décidé par le gouvernement devrait être alimenté par les différentes structures dont le Fonds forestier national et plusieurs autres. « C’est donc pour cette raison que le ministre des Droits humains, que je suis, effectue la ronde des différents ministères dont dépendent ces structures qui seront appelées à alimenter ce Fonds dont l’objectif est de détraumatiser, de panser les plaies et de ramener la concorde auprès des Congolais victimes de ces crimes graves », a fait savoir le ministre Puela. Saluant la réceptivité de la VPM Eve Bazaïba à cette idée, le ministre Puela a indiqué que cette dernière a même souhaité que cet établissement public voie le jour le plus rapidement possible pour panser les plaies des Congolais victimes des atrocités.

L’exemple de la République sud-africaine

Dans les explications, le ministre chargé des Droits humains a rappelé que les populations du Congo  ont été victimes des atrocités liées à des crimes d’une extrême gravité. Fabrice Puela cite en exemple la ville de Kisangani dont la population a souffert des affres de la guerre de deux armées régulières et étrangères qui se sont affrontées en pleine ville, dans une zone non militaire. Parmi les populations qui ont soufferts des crimes graves qui méritent réparation, le ministre a également cité les Enyele de l’Equateur, des Congolais de Yumbi, dans l’ex-Bandundu, et du Kasaï, dans le dossier Kamuina Nsapu, particulièrement de Kazumba, du Kongo central, dans le dossier Bundu dia Kongo, de Beni, de Butembo, de l’Ituri, etc. « C’est un peu partout dans la République qu’il y a eu des crimes graves », a-t-il insisté.

Et de faire savoir que la justice existe mais cette dernière, par moment, montre ses limites. C’est ainsi, a expliqué le ministre Puela, que l’Union africaine, présidée par le chef de l’Etat congolais, Félix-Antoine Tshisekedi, à la suite de l’expérience sud-africaine, avec la Commission vérité et réconciliation, a mis sur pied le concept de la justice transitionnelle. « Cette dernière met l’accent sur les victimes », a-t-il précisé. Et de noter que l’établissement public décidé au conseil des ministres répond donc à ces besoins.

La redevabilité des acteurs

Le ministre Fabrice Puela a insisté sur la redevabilité des acteurs des différents crimes commis dans le pays qui se trouvent être dans la politique, l’armée et la police ainsi que dans des services de sécurité. Ainsi a-t-il rappelé le premier dialogue sur les droits humains bilatéral entre les Etas-Unis et la RDC, organisé par le ministère des Droits humains, au cours duquel les partenaires et le Congo également insistent sur la redevabilité des différents acteurs. « Je pense que le travail qui a été fait dans le cadre du rapport Mapping n’était pas de la blague. La justice normale fait son travail mais la justice transitionnelle suivra. Ce n’est pas un rapport qu’il faut jeter mais nous insistons sur la redevabilité des différents acteurs », a-t-il conclu.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Puela expliquant les motivations de sa visite à la vice-Première ministre Bazaïba

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