Détournement des fonds publics : ouverture des enquêtes judiciaires

Jeudi 4 Février 2016 - 17:50

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Il s’agit, pour le Parquet général, de vérifier les allégations de détournement annuel de 15 milliards de dollars  exprimées à son temps par le conseiller spécial du chef de l’État chargé de la lutte contre la corruption, le terrorisme et le blanchiment des capitaux.

L’affaire de 15 milliards de dollars, qui seraient détournés chaque année en RDC évoquée, il y a quelques moins par le cabinet du conseiller spécial du président Kabila chargé de la lutte contre la corruption, le terrorisme et le blanchiment des capitaux, vient d’être relancée. Le dernier rapport de l'ONG Transparency International qui classe la RDC au 147e rang sur 168 pays selon l’indice de corruption aura contribué à remettre à la surface ce dossier qu’on croyait pourtant clos. Cette fois-ci, l’affaire semble prendre une autre tournure avec l’implication du Parquet général de la République qui a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire à ce sujet.

Il s’agit de vérifier les allégations de détournement exprimées à son temps par le conseiller spécial du chef de l’État Luzolo Bambi qui, tout en confirmant ces chiffres, a reconnu ne pas disposer des moyens de coercition pour faire face efficacement contre la corruption. Ce qui justifie l’entrée en danse du Parquet général. D’après l‘avocat général de la République Xavier Bilolo, il appartiendra au conseiller spécial, auteur de ces déclarations, d’étayer son rapport par des éléments constitutifs de preuves afin de faciliter les enquêtes. En tant que technicien du droit, il tient au respect de la procédure qui est censée être secrète. Il reste convaincu que les milliards dont parle Luzolo Bambi sont logés quelque part et, partant, ce dernier a l’obligation de mettre à la disposition de la justice des éléments d’informations en sa possession. « Puisqu’il est informé de ces détournements, ce qu’il en sait plus que ce qu’il a déclaré. Mais pourquoi garde-t-il certaines informations ? », s’est-il interrogé.  

En attendant l’issue de ces investigations, cette affaire est commentée dans tous les sens dans les milieux politiques. Le Premier ministre Adolphe Muzito est même monté au créneau lors d’une récente intervention médiatique pour tenter de recadrer le débat. Pour lui, les données chiffrées présentées par le conseiller spécial du chef de l’État sont sans fondement. « Lorsqu’on vous parle de 15 milliards de dollars qui disparaissent chaque année du fait de la corruption, allez aussi consulter les spécialistes en économie parce que ces chiffres-là sont parfois mirobolants et sans fondement », a-t-il déclaré.

En fait, la RDC par l’entremise du Parquet général, ne fait qu’appliquer l’une des recommandations de Transparency International dans son rapport 2015 sur la corruption lorsqu’elle a stigmatisé la faiblesse des institutions telles que la police et le système judiciaire dans la lutte contre la corruption. Ces deux structures ont donc intérêt à se revitaliser pour faire échec à toute velléité de détournement dans le chef particulièrement des animateurs des institutions.

Alain Diasso

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