Détournements de fonds en Centrafrique : Catherine Samba Panza promet d’éclairer l’opinion

Mercredi 8 Octobre 2014 - 11:30

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Soupçonnée d’avoir détourné une partie de l’aide financière accordée par l’Angola, la présidente Catherine Samba Panza est sortie du silence le 7 octobre. Dans une déclaration au palais du Conseil national de transition (CNT), elle a dit son innocence face aux accusations portées contre sa personne.

« Les populations ne doivent pas se fier aux rumeurs non fondées, notamment de détournement du don angolais et du supposé retour des Tchadiens dans ma garde rapprochée. Il y a des agitations purement dues à des problèmes de conquête du pouvoir et du partage des postes », a déclaré la présidente centrafricaine, soulignant qu’elle allait apporter des détails à ce sujet « le moment venu.» Cette réaction a toute sa raison d’être puisqu’en fin septembre, le magazine Jeune Afrique avait affirmé qu’une partie des 10 millions de dollars en liquides donnés par l’Angola à la Centrafrique avaient disparu dans la nature. Ce qui suscite depuis quelque temps l’inquiétude des bailleurs de fonds internationaux concernant ce pays.

Catherine Samba Panza a néanmoins indiqué que l’argent reçu a été utilisé « pour assurer la sécurité du pays et la défense de la politique du chef de l’État, comme dans tous les pays du monde ». Puis, niant toute malversation, elle a déclaré : « Le moment venu, je donnerai les éléments de réponse. Beaucoup seront surpris de la longue liste des bénéficiaires, dont ceux qui crient aujourd’hui au voleur. »

Dans le cadre de cette même affaire de détournement de fonds, mais aussi pour avoir mis en cause le régime en place en RCA sur le retour des Tchadiens pour assurer la sécurité, la coordination anti-balaka - des milices à dominante chrétienne qui avaient chassé les rebelles majoritairement musulmans de la Séléka du pouvoir en 2013, avant de s’en prendre aux civils musulmans- a donné dimanche 48 heures à la présidente pour quitter ses fonctions. Les anti-balaka ont aussi demandé le départ de leurs deux représentants au gouvernement.

Malgré cet ultimatum, Catherine Samba Panza a déjà fait savoir qu’elle ne cédera pas aux exigences des anti-balaka. « Il nous est tous difficile de comprendre (...) qu’il me soit demandé de démissionner pour satisfaire aux caprices des gens ayant pourtant eu une grande part de responsabilité dans la situation catastrophique actuelle de notre pays », a-t-elle déclaré.

Plongée dans un chaos sans précédent depuis début 2013 avec l’arrivée au pouvoir des Séléka, qui ont pillé et placé le pays en coupe réglée jusqu’à leur départ, en janvier 2014, la Centrafrique, un pays riche en diamants et en uranium et dont l’économie est à genoux, vit présentement grâce à l’aide internationale, notamment des pays de la région comme le Congo Brazzaville et l’Angola.

 

Nestor N'Gampoula