Dette : le FMI met les pays riches en garde

Vendredi 24 Décembre 2021 - 13:15

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La dette mondiale a atteint un record de 226 000 milliards de dollars en 2020, la plus forte augmentation sur un an depuis la Seconde Guerre mondiale, d’après le Fonds monétaire internationale (FMI). Une nette différence entre les pays à revenu élevé et les pays à revenu faible.

Les économies avancées et la Chine représentaient plus de 90 % des 28 000 milliards de dollars ajoutés au niveau de la dette en 2000, alors que « la plupart des économies en développement sont de l'autre côté de la fracture financière, confrontées à un accès limité au financement et à des taux d'emprunt souvent plus élevés », peut-on lire dans un article de blog du FMI. Le niveau déprimé de l’emprunt masque une véritable crise sous-jacente. 

Selon l’économiste en chef de la Banque mondiale, Carmen Reinhart, dans les pays à faible revenu, 60% « sont déjà surendettés ou s'en approchent […]. Des augmentations encore plus faibles en termes de dollars… ont entraîné un fardeau de la dette important pour les pays à revenu intermédiaire et faible ». Pour l’économiste du FMI, Vitor Gaspar, des reprises inégales dans les pays à faible revenu et des baisses du Produit intérieur brut (PIB) nominal font augmenter le ratio dette/PIB. Il craint qu’à moyen terme, «  ce groupe de pays dans son ensemble ne revienne à la trajectoire de croissance d’avant-covid-19 ». Un défi qui semble beaucoup plus difficile qu’avant covid-19, selon lui. Ce qui constitue un autre élément urgent « d'une action mondiale pour atteindre les objectifs de développement durable d'ici 2030 ».

En outre, les pays à faible revenu sont confrontés à la menace aggravée de l'inflation, des taux d'intérêt plus élevés, de la propagation du coronavirus et de la fin de l'Initiative de suspension de service de la dette dans le cadre du groupe de pays du G-20. Cette situation rend Carmen Reinhart « pessimiste » quant aux chances d'une restructuration rapide de la dette, affirmant que les créanciers ne veulent pas subir de « coupes de cheveux ». « Les problèmes de dette non résolus sont plutôt venimeux pour la croissance économique », a rappelé Carmen Reinhart. Ce qui, malheureusement, la pousse à prédire une longue bataille à venir, qui aggraverait la situation des pays à faible revenu.

Noël Ndong

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