Développement : la diversification économique par le commerce

Samedi 23 Novembre 2013 - 11:06

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La faiblesse des échanges régionaux contribue à la dépendance des économies africaines à l’exportation d’un petit nombre de produits miniers.

Selon un rapport de la Banque mondiale (BM) intitulé « Women and trade in Africa : realizing the potential », le continent offre beaucoup d’opportunités sur ce plan, et la femme peut aider à développer le potentiel commercial encore inexploité. Ce rapport publié le 20 novembre a mis en exergue le rôle important des femmes dans le commerce en Afrique. En effet, la majorité de petits agriculteurs sont en fait des agricultrices. Un phénomène qui se vérifie même en RDC. Elles se distinguent ainsi dans les produits de base, dont le maïs, le manioc, le coton et le riz. Ces femmes se heurtent malheureusement à de multiples obstacles pour accéder au marché mondial. Le premier obstacle sérieux aux échanges régionaux est la présence des barrières frontalières très contraignantes. Selon le rapport, des centaines de milliers de femmes traversent chaque jour les frontières pour fournir des biens et services. Ce commerce paie forcément, car il consiste simplement à faire des prospections commerciales dans des régions où les produits ciblés sont bon marché, afin de les écouler là où l’offre est déficitaire.

Mais leur contribution aurait pu être encore meilleure, car ces barrières pèsent lourdement sur les activités et entreprises féminines. Cette situation a pour effet d’encourager le glissement vers l’informel. Au pire, elles condamnent ces femmes à ne pas accéder à des financements, à l’information et aux réseaux capables de les aider à développer leurs activités. Pour rentabiliser un secteur aussi crucial, le rapport a jugé d’abord indispensable que les pays du continent reconnaissent à sa juste valeur l’importance des échanges commerciaux dans la réduction de la dépendance aux mines et d’autres défis non moins stratégiques, comme la sécurité alimentaire. À travers cette reconnaissance, c’est tout le rôle primordial de la femme qui doit être réaffirmé. Les gouvernants s’assureront que "les règles et réglementations qui encadrent les échanges soient plus claires, transparentes et consultables aux frontières". Enfin, ils faciliteront aussi les documents nécessaires et les exigences réglementaires. Dans un continent en proie à une montée inquiétante de la pauvreté, ce défi permet d’envisager l’avenir avec une certaine sérénité.

En effet, les plus vulnérables d’entre les femmes tireront le plus grand bénéfice de cet assouplissement des formalités. Comme l’atteste le rapport, il ne fait aucun doute que le petit commerce transfrontalier repose essentiellement sur les femmes. Outre la montée du commerce, cet allègement du dispositif frontalier aura d’autres effets directs et indirects, notamment la création des emplois et la baisse des discriminations hommes/femmes. Néanmoins, les auteurs du rapport ont noté avec satisfaction que les gouvernements et leurs partenaires au développement travaillent dans le sens de faciliter les échanges commerciaux, d’augmenter la productivité dans les secteurs exportateurs et d’améliorer la compétitivité. L’obligation de résultats devrait nécessairement conduire à des efforts pour arriver à cibler la femme dans ces actions régionales concertées. Des problèmes concrets appellent des solutions durables, notamment le harcèlement physique aux frontières, la confiscation des marchandises, le manque d’accès à des réseaux commerciaux et à des acheteurs stables et les obligations familiales.

Laurent Essolomwa