Développement : la transparence de l’APD de la France épinglée

06-12-2013 09:58

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L’indice 2013 en matière de transparence de l’Aide publique au développement (APD) classe pour la deuxième année consécutive la France en queue du peloton des donateurs, comptant sur la volonté politique pour faire bouger les lignes en 2014

La responsable de PublishWhatYouFund (PWYF) pour l’Europe, Liz Steel, note une mauvaise performance de la France par rapport aux autres bailleurs de fonds internationaux. En France, les crédits de l’APD sont principalement répartis entre l’Agence française de développement (AFD), le ministère de l’Économie et des Finances (Minefi), et le ministère des Affaires étrangères (Minae). Chose surprenante, ces trois entités affichent des scores médiocres, en dessous de la moyenne des autres pays donateurs bilatéraux, tels que l’Allemagne, les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni. Ce qui la classe dans la catégorie « très médiocre ». 

Dans cette évaluation, l’AFD reste l’entité la plus transparente, occupant le quarante-neuvième rang sur 69 bailleurs de fonds évalués. PWYF relève une diminution de la note globale de l’AFD à cause du manque de cohérence de l’information publiée au niveau des activités dans le cadre des projets d’aide au développement, à cause de données incomplètes. Le Minae occupe la cinquante-deuxième place et le Minefi la cinquante-troisième place, la dernière du trio français. Liz Steel relève une fragmentation du budget de l’aide au développement entre les instances et une vraie difficulté à faire passer le message sur l’importance de la transparence dans les administrations françaises. 

En revanche, on peut relever l’existence d’une marge de progression. Liz Steel parle d’avance sur le plan politique et de signes de bonne volonté, grâce notamment à l’engagement français de publier dès 2014 via la norme Iati (Initiative internationale pour la transparence de l’aide) son aide pour les pays prioritaires. 

Comme début de preuve que le message a été entendu, il suffit de visiter le site français sur l’aide au développement au Mali. Autre élément important : le gouvernement français discute sur la loi d’orientation et de programmation sur la politique de développement et de solidarité internationale qui devrait être présentée d’ici janvier 2014 pour permettre une réorganisation du budget de l’APD française.

Mais la France n’est pas la seule concernée en matière de transparence. C’est également le cas de dix autres pays européens, notamment la Pologne, la Slovénie, l’office allemand des Affaires étrangères, la Lituanie, Chypre, la Bulgarie, Malte et la Grèce, qui occupent le bas du classement, mais devant la Chine, qui occupe la soixante-septième et dernière place. 

Le format Iati est la seule norme commune de publication de l’information sur l’aide à remplir tous les critères propices à une pertinence accrue des données, selon PWYF. Elle établit chaque année un classement de la transparence des principales organisations donatrices du monde.

Nomination d’Anne Paugam à la tête de l’AFD Inspectrice générale des finances, Anne Paugam a été nommée directrice générale de l’Agence française de développement (AFD) par le conseil des ministres du 29 mai 2013. Énarque, âgée de 47 ans, Anne Paugam est la première femme à diriger l’opérateur pivot de l’aide publique française au développement. Elle a effectué l’essentiel de sa carrière professionnelle au service du développement. Elle est le dixième directeur général de l’AFD, créée en 1941. N.N.
Zoom sur l’AFD Présente sur quatre continents, l’AFD agit contre la pauvreté et pour le développement dans les pays du Sud et en outre-mer en mettant en œuvre la politique définie par le gouvernement français. Elle finance et accompagne des projets censés améliorer les conditions de vie des populations, soutenir la croissance économique et protéger la planète. Scolarisation, santé maternelle, appui aux agriculteurs et aux petites entreprises, lutte contre le réchauffement climatique, adduction d’eau, préservation de la forêt tropicale font partie de ses grandes missions. N.N.
Si la part de la contribution française à l’Aide publique au développement tend à diminuer dans le monde, il n’empêche que le continent africain continue à en être l’un des bénéficiaires. Paris reste l’un des acteurs les plus actifs au niveau de l’aide au développement. Avec près de 10 milliards d’euros versés par an, dont 55% à l’Afrique, la France est le quatrième contributeur concernant l’Aide publique au développement. Rudy Casbi
Noël Ndong