Dialogue national inclusif : Deux commissions de travail planchent sur les sujets en débat

Mardi 14 Juillet 2015 - 19:53

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Au deuxième jour des travaux du dialogue national inclusif ouvert lundi à Sibiti, les participants ont amorcé, sous la présidence d’André Obami Itou, l’examen des points inscrits à l’ordre du jour par le règlement intérieur de leurs assises. Le point de mire de la journée du mardi a été cependant la mise en place des deux commissions de travail dont les dirigeants, Germain Mounkassa et Martin Bissila, ont été  désignés.

Conformément aux deux problématiques essentielles de ce dialogue national, la gouvernance électorale et la réforme des institutions, les deux commissions vont, chacune, plancher, au cours de ces deux jours, sur chaque sous-thème, avant de rendre leurs rapports, en plénière, respectivement mercredi et jeudi, selon le calendrier des travaux.

Ainsi, les plus de 500 participants ont été répartis en deux commissions dont la première, chargée d’examiner la question relative à la gouvernance électorale est dirigée par Germain Mounkassa et la seconde, dédiée à la réforme des institutions, est présidée par Martin Bissila. Chaque commission réunie autour de son président a procédé ensuite au choix des membres qui complètent son bureau.

Ce mardi, le président des travaux, André Obami Itou, a invité les participants à observer l’esprit de discipline, afin que les débats se déroulent dans la bonne compréhension susceptible de favoriser la compréhension et le consensus, seul mode de prise de décisions au cours de cette rencontre.

Réactions de quelques acteurs peu avant le début des débats

Gervais Céphas Ewangui (Société civile) : «Nous devons  veiller à ce que ces débats se déroulent dans le respect des fondamentaux de la démocratie »

Depuis près de deux ans, nous vivons dans un climat délétère entre ceux qui pensent qu’il faut nécessairement faire évoluer les institutions et ceux qui disent absolument non. Entre ceux qui ne sont pas d’accord avec les mécanismes d’organisation des élections estimant que celles-ci sont truffées d’erreurs et ne sont pas libres, ni équitables ; alors qu’un autre camp pense le contraire. Dans ce climat, il faut avouer que ce dialogue vient à point nommé.

En tant qu’organisation de la société civile, nous sommes fiers d’y être, parce que non seulement nous devons faire entendre notre voix, mais surtout il nous faut veiller à ce que ces débats se déroulent dans le respect des fondamentaux de la démocratie. Il ne faut pas qu’il y ait un camp qui vient ici pour faire du triomphalisme, il ne faut pas qu’il y ait une majorité qui vient pour écraser une opposition. L’on sait bien que les principes fondamentaux de la démocratie veulent une soumission de la minorité à la majorité, mais d’autre part aussi, ils prônent le respect des minorités. C’est donc une occasion ici que tout le monde s’exprime et nous, société civile, allons dégager notre position en tenant compte de ce que vont avancer les uns et les autres. Nous n’avons pas de position à priori.

De ce dialogue nous attendons un consensus national. Vous savez que quand on organise les élections, il faut qu’elles soient exemptes de contestations pour encourager les populations à y participer. Or dans notre pays, à l’occasion de chaque élection, on vit des contestations, pendant et après le scrutin. Il peut arriver que certains aient des positions ou des analyses à priori qui ne soient pas fondées. Il faut discuter pour purger ces pensées négatives.

Paul Tchignoumba (Dynamique nationale pour la nouvelle République) : « une nouvelle République est une réalité incontournable aujourd’hui »

En tant que mouvement progressiste, nous sommes venus à Sibiti pour obtenir le consensus et aller à une nouvelle République qui, à mon humble avis, est une réalité incontournable aujourd’hui. Parce que nous estimons que la Constitution de 2002 a été conçue dans un contexte précis de post-conflit. Depuis, beaucoup de choses se sont passées, de l’eau a coulé sous les ponts. Et donc maintenant, les Congolais peuvent sereinement s’assoir pour regarder ensemble ce qu’ils peuvent faire de leurs pays. Pour nous, ce dialogue est un lieu d’échange, non pas pour s’invectiver, mais pour construire. Le changement de la constitution n’est, selon nous, qu’un moyen pour arriver à la nouvelle République. Nous pensons qu’il y a beaucoup de choses que nous n’avons pas pu faire parce que non institutionnalisées. D’où, il faut faire évoluer nos institutions dans le sens de l’histoire.

Ce qui compte (parlant des absents), c’est ce que nous allons nous dire ici. Si cela va dans le sens de l’évolution, je pense que même les esprits sceptiques vont prendre le train en marche.

Elvis Digne Tsalissa Okombi (Union pour le mouvement populaire) : « Notre position, c’est évaluer d’abord, puis répondre aux questions posées »

Les partis du centre, comme les autres partis, sont arrivés avec des propositions qu’ils débattront au cours des travaux. Concernant la gouvernance électorale déjà, il y a des recommandations de Dolisie et des autres concertations que nous pensons qu’il faut maintenant appliquer. Au sujet de l’évolution des institutions, notre position, c’est l’évaluation d’abord et par la suite nous répondrons aux deux questions que le chef de l’État a posées : si oui ou non nous devons faire évoluer les institutions, si oui, comment ? ; Si non, pourquoi ?

Nous répondrons à ces deux questions dans les deux cas de figure. Il n’y a pas de position figée, mais c’est l’évaluation des 13 ans de pratique de cette constitution qui permettra de savoir si nous évoluons ou pas. Si nous arrivons à la conclusion que tout est bien dans le pays, et que cette constitution a atteint l’objectif que nous nous sommes fixé dès le départ, en ce moment, pourquoi changer. Mais, si nous constatons que cette Constitution pose problème, en ce moment-là nous verrons s’il faut la réviser ou la changer. Mais le tout dépendra des débats. Il n’y a pas de principe en la matière. 

 

 

 

Thierry Noungou

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