Dialogue politique : l’opposition décline l'offre de Joseph Kabila

Mardi 19 Mai 2015 - 16:49

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Les grandes formations de l'opposition ont décidé de rejeter ces nouvelles tractations qui viseraient, d’après elles, à contourner la Constitution pour maintenir l’actuel chef de l’État au pouvoir.

Le dialogue politique proposé par le président de la République, Joseph Kabila, a peu de chance d’aboutir. S’il peut se tenir malgré tout, il le sera sans une frange importante de l’opposition qui vient de décider son boycott pur et simple. Les récentes consultations amorcées par l’émissaire de Joseph Kabila auprès de grands partis de l’opposition en vue de les convaincre à adhérer à ce projet se sont terminées en eau de boudin. Hormis l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) qui n’a pas signé la déclaration commune, quelques partis phares de l’opposition dont l’UNC, le MLC et une multitude d’autres formations politiques affiliées ont dit non à la proposition présidentielle.

Réunis le lundi dernier à la paroisse Notre-Dame-de-Fatima, Vital Kamerhe, Jean-Lucien Bussa, Ingele Ifoto, Delly Sessanga, Jean-Claude Vuemba et compagnie ont stigmatisé le piège qui se dissimulerait derrière ce projet de dialogue. Ce piège consisterait, d’après eux, à contourner la Constitution pour maintenir le président Joseph Kabila au pouvoir. Dans leur déclaration commune, ces leaders de l’opposition déclarent ne pas voir l’opportunité d’engager ce nouveau dialogue qui risquerait de les entraîner dans un schéma de transition et éventuellement déboucher sur un « glissement du calendrier électoral en violation de la Constitution ». En fait, les opposants redoutent qu’à la faveur de ce dialogue, la Majorité présidentielle ne mette en branle son plan de glissement du calendrier électoral et de violation de la Constitution. La seule voie d’issue pour contourner la crise politique actuelle résiderait, dans leur entendement, à l’acceptation de la contre-proposition du calendrier électoral qu’ils avaient déposée au siège de la Céni le 27 février. Ce calendrier électoral réaménagé propose à ce que les élections locales, municipales et urbaines, extrêmement budgétivores, soient postposées après 2016.

En attendant la réaction de la Céni et de la Monusco à sa requête, l’opposition refuse de s’embourber dans ce qu’elle considère comme des voies sans issue. « Ce que nous attendons du gouvernement, ce sont des réponses à toutes ces questions et propositions que nous avons formulées », n’arrêtent de marteler les opposants. Très critique vis-à-vis du dialogue entre les forces politiques et sociales du pays proposé par Joseph Kabila, Vital Kamerhe estime que le peuple congolais est fatigué de voir les politiciens dialoguer interminablement. « On peut décrisper la situation sans passer par le dialogue », affirme-t-il tout en notant que la priorité devrait plutôt être consacrée à la sécurisation des populations de Beni et à la libération des prisonniers politiques qu’à autre chose. Et Kamerhe d’enfoncer le clou en ces termes : « Ce que nous faisons n’est pas du mépris vis-à-vis du président. Mais seulement nous disons que c’est sans objet à l’heure actuelle. Économisons l’argent pour le peuple congolais. Que cet argent soit envoyé à Beni pour aller soulager cette population qui est en difficulté ».  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Quelques leaders de l'opposition congolaise

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