Diaspora : Freddy Matungulu exhorte les Congolais à un effort d’engagement patriotique

Mercredi 26 Août 2015 - 18:11

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Dans un « Appel au peuple congolais contre le glissement » en RDC lancé le 23 août à partir de Dallas (États-Unis), l’initiateur de « Biso na biso » est d’avis que la RDC réussira l’alternance politique en décembre 2016.

Conférant le 23 août avec la diaspora congolaise à partir de Dallas au détour d’un bref passage, Freddy Matungulu Mbuyamu Ilanki n’a pas eu sa langue en poche. Profitant de l’occasion, l’initiateur de « Biso na biso »  a livré sa perception en rapport avec les enjeux politiques de l’heure en RDC avec, en toile de fond, la controverse suscitée par la perspective du maintien de Joseph Kabila au-delà de 2016 au mépris de l’article 220 de la Constitution limitant à deux le nombre des mandats présidentiels. Pour Freddy Matungulu, la seule manière de barrer la route à toute velléité de modification de la Constitution réside dans l’implication des Congolais et Congolaises dans le jeu politique national de sorte qu’ils puissent jouer leur partition dans le sens de négation de tout ce qui va à l’encontre de leurs intérêts.

« Dans l’ordre et la discipline, en toute maturité et sans injures, je leur demande de maintenir le cap dans leurs demandes d’une application rigoureuse de la Constitution, notre loi fondamentale qui est et doit rester, au-dessus de tous, pour que vive et se construise la République démocratique du Congo, unie et millénaire », indique Freddy Matungulu. Ce n’est qu’à ce prix, estime-t-il, que la Constitution sera respectée pendant les difficiles mois à venir. Dans ces conditions, explique-t-il, « le fameux glissement pourra, sans nul doute, n’être, en fin de compte, que le pauvre épouvantail qu’il doit être, et l’alternance politique, inévitable, deviendra réalité dans les délais fixés par la Constitution ». Ce n’est ni plus ni moins qu’un appel à la mobilisation générale que lance, à travers ces propos, ce technocrate d’exception et à l‘expertise éprouvée.

En fait, Freddy Matungulu voudrait amener les Congolais, tant de l’intérieur que de l‘extérieur, à aiguiller leur sens de responsabilité en mettant en avant-plan leur capacité à façonner l’avenir de leur pays tout en s’affranchissant de la tutelle étrangère. Il reste convaincu qu’en s’engageant massivement dans une telle approche basée sur l’effort collectif de changer la donne politique, la RDC pourra gagner en décembre 2016 le pari de l’alternance démocratique. C’est à l’effort d’un engagement patriotique plus tenace et plus audible et au rêve de grandeur pour la RDC que Freddy Matungulu invite ses compatriotes. Un engagement qu’il voudrait voir se concrétiser comme une obligation première pendant les périlleux quinze prochains mois.

Conscient des défis à relever dans une RDC exsangue qui passe, selon ses dires, pour « l’un des pays les moins respectés de la planète », l’ancien ministre de l'Économie, des Finances et du Budget du premier gouvernement de Joseph Kabila (2001-2003) croit trouver le palliatif dans la mise en place d’un environnement stable permettant à chaque citoyen de donner le meilleur de lui-même. « Cela suppose la création d’une société ouverte au débat, à la pluralité des idées et des opinions, dans laquelle le vote  reflète réellement les choix politiques des électeurs. L’obligation pour les dirigeants de rendre compte serait un pilier fondamental d’une telle nouvelle société congolaise. La sanction des dirigeants par la population, grâce à la tenue d’élections véritablement libres, transparentes et démocratiques, en serait un deuxième élément crucial », fait-il remarquer. C’est dans un tel contexte de maturité politique nationale, pense-t-il, que la corruption et les abus de pouvoir seront plus efficacement combattus de sorte à promouvoir l’émergence d’un État de droit respectable après 2016.     

Révolté par l’état dans lequel se retrouve aujourd’hui la RDC dont les balbutiements liés à son évolution contrastent nettement avec les ressources, humaines et naturelles si abondantes dont elle regorge, Freddy Matungulu pense que la solution viendra des jeunes.  « La RDC est dotée d’une population jeune et dynamique dont près de 90% est âgée de moins de 60 ans. Si elle se remet en confiance et se prend en charge, si elle est bien formée, cette population dont vous et moi faisons partie, constituera une puissance sur laquelle le Congo peut compter pour son développement pendant de nombreuses années à venir », allègue-t-il. Et d’ajouter : « Si nous ne nous ressaisissons pas, n’agissons pas dès maintenant de manière responsable pour le sortir de l’abîme, la RDC risque fort de perdre ses frontières de 1960 ». Tout un credo.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Freddy Matungulu

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