Diplomatie : le Congo et le Japon soutiennent la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU

Mercredi 16 Décembre 2015 - 16:30

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En mission de travail à Brazzaville, le vice-ministre japonais des Affaires étrangères, Hitoshi Kikawada a évoqué avec le ministre congolais des Affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso, la nécessité de « démocratiser » le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU), en intégrant les pays en développement.

À ce titre, Brazzaville et Tokyo ont jugé nécessaire  « de coaliser l’Union africaine qui rassemble 54 Etats membres et le groupe CESAP (Commission  économique des Nations unies pour l’Asie et le pacifique) forte de 60 pays dont le Japon, dans le but d’avoir plus de deux tiers de voix au sein  de l’Assemblée générale de l’ONU », a confié mercredi Hitoshi Kikawada. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, les deux pays vont travailler en fonction d’une approche progressive, c’est-à-dire, en commençant d’abord par l’augmentation du nombre de siège au Conseil de sécurité de l’ONU.

L’Organisation des Nations unies forte de 193 Etats membres dispose de plusieurs organes dirigeants parmi lesquels le Conseil de sécurité. Depuis sa création, le Conseil de sécurité de l’ONU est toujours composé de quinze sièges, dont cinq sièges permanents occupés par la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne et la Russie.  Nombreux sont les pays en développement et le mouvement des pays non-alignés  qui dénoncent une institution internationale ne prenant pas en compte les grands bouleversements survenus dans le monde à partir de la fin du siècle dernier, notamment l’explosion démographique en Afrique, la persistance des guerres civiles, les changements climatiques...  

« Là où notre position a été exprimée de façon claire, c’est surtout de parvenir à introduire la démocratie au sein du système des Nations unies. Sur ce point, le ministre Gakosso nous a rassuré que son pays entend militer avec le Japon dans cette voie. », a indiqué le vice-ministre japonais.

Et les questions bilatérales Congo-Japon ?   

En effet, à l’issue de la 70ème assemblée générale de l’ONU, en septembre dernier, la République du Congo à l’instar des autres pays non- alignés a plaidé en faveur de l’élargissement du Conseil de sécurité. Pour le président sud-africain, Jacob Zuma, il est inconcevable que l’Afrique, avec son milliard d’habitants, ne soit pas mieux représentée au Conseil. Il a lui aussi plaidé pour un siège de membre permanent. Avec un droit de véto, selon ces nations du sud, un siège au sein du Conseil permanent permettra à ce grand bloc de participer à la gouvernance mondiale. « Ce que veulent les peuples des Nations unies, ce sont la paix, la sécurité, la justice,  la stabilité et le développement », a résumé un écrivain et diplomate congolais, Boniface Lézona dans son récent ouvrage intitulé « le Conseil de sécurité de l’ONU : mes dix leçons apprises ».

Outre les questions onusiennes, les parties congolaise et japonaise se sont engagées à intensifier leurs relations bilatérales surtout en mettant en exergue le potentiel des investissements dans le pays. Le Japon entrevoie d’investir dans le domaine du biocarburant « sur le projet de production de méthanol à partir du gaz naturel, un projet auquel s’intéresse une entreprise japonaise. », a annoncé Hitoshi Kikawada.  

En rappel, les relations entre les deux pays ont été établies depuis août 1968. Ces liens sont scellés par un accord de coopération commerciale signé le 25 septembre 1974 à Brazzaville, sur les domaines de la pêche et l'aquaculture, l'énergie et l'hydraulique ainsi que le secteur de l'éducation. En novembre 2014, une importante délégation d'hommes d'affaires japonais a signé plusieurs accords avec l’État congolais dans les secteurs de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche, de l'industrie, des mines et de la forêt...

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

- Le ministre Jean-Clade Gakosso et ses hôtes japonais - Le vice-ministre Hitoshi Kikawada répondant à la presse congolaise

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