Diplomatie : l’Italie opposée à une éventuelle partition de la Libye

Mardi 9 Décembre 2014 - 17:55

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L’Italie soutient les efforts de la communauté internationale pour tenter d’amener la paix et éviter la partition de la Libye de l’après-Khadafi.

La Mission de l’ONU en Libye, l’Unsmil, avait convoqué pour ce mardi 9 décembre une conférence des différentes factions libyennes qui se font la guerre, pour s’entendre au moins sur les conditions et le calendrier d’un dialogue. Aux dernières nouvelles, cette réunion a été reportée « à la semaine prochaine », alors que « l'objectif principal du dialogue » était la recherche de «solutions consensuelles à la crise institutionnelle en cours ».

Mais l’Italie qui assume actuellement la présidence de tour de l’Union européenne reste fermement attachée à l’unité et l'intégrité de la Libye et à un retour de la stabilité dans des institutions reconnues. Le ministre des Affaires étrangères, Paolo Gentiloni l’a redit la semaine passée aux journalistes à Rome. Il avait salué les efforts de l’ONU pour amener les différents protagonistes de la crise actuelle autour d’une table de négociations. En septembre, une première rencontre s’était tenue sans grands résultats. Mais cette semaine encore, les différents chefs de milices ont multiplié des préalables. « Nous ne pouvons pas accepter la division de la Libye. Il ne saurait y avoir une partition entre une partie ‘bonne’ de la Libye, et une autre partie dans laquelle il y a de tout, à 200 milles de nos côtes », avait soutenu le ministre italien des Affaires étrangères. Paolo Gentiloni avait également réaffirmé la disponibilité de son pays à prendre part à une quelconque mission de paix en Libye sous l’égide des Nations unies, même si pour l’heure les conditions pour cela ne sont pas encore réunies.

Rappelons que l’Italie a des liens historiques forts avec la Libye, pays qu’elle a colonisé entre 1912 et 1951. Durant la guerre déclenchée par la communauté occidentale, sous l’égide de l’ancien président français Nicolas Sarkozy avec  l’aval de l’ONU en 2011, Rome était très réticente à se joindre aux frappes de l’OTAN et n’avait que modérément applaudi à la mort de Mouammar Kadhafi. Le pays est plongé dans le chao depuis lors, avec des institutions dédoublées et des milices ethnico-religieuses dont certaines se sont emparées de zones pétrolifères ou d’aéroports principaux, ce qui reste d’armée nationale peinant à s’imposer sur l’ensemble du territoire.

Lucien Mpama