Discours de Joseph Kabila devant le congrès : des réactions en sens divers

Mardi 15 Décembre 2015 - 16:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le clivage entre la coalition au pouvoir et l’opposition s’est davantage corsé à la suite du discours présidentiel.

Comme il fallait s’y attendre, l’adresse du chef de l’État lundi devant le congrès a donné lieu à des réactions en sens divers au sein de la classe politique. Des réactions pour la plupart orientées selon qu’on est de la majorité ou de l’opposition. La coalition au pouvoir salue le discours de Joseph Kabila qui a, d’après ses cadres, brossé l’état des lieux du pays plus que jamais engagé sur une bonne dynamique dont il faudra amplifier la tendance dans les années à venir. Les membres de la majorité saluent également l’accent mis sur la tenue du dialogue qui demeure une vertu en démocratie. « Nous allons nous engager dans cette voie pour qu’on trouve des solutions dans la convivialité et le patriotisme », a indiqué Henri Thomlas Lokondo, député de la majorité présidentiel.

D’autres acteurs du même bord politique saluent le fait pour Joseph Kabila d’avoir fustigé la corruption qui continue de gangréner l’environnement économique national. Aussi longtemps qu’elle va s’enraciner dans le pays, pensent-ils, elle va compromettre le développement intégral du pays. Ils jugent le discours du chef de l’État positif et équilibré. Un discours qui permet, selon eux, d’entrevoir l’avenir avec optimisme au regard de ce qui a été fait et de ce qui reste à faire en termes d’amélioration des conditions de vie des populations.

Ces réactions pour le moins enthousiastes tranchent avec celles des opposants. Depuis Dakar où ils sont réunis dans le cadre d’un colloque sur les élections et l’alternance en Afrique, les opposants dénoncent les accents agressifs du discours de Joseph Kabila qui, selon eux, placerait la RDC dans une perspective du chaos et de confusion totale. Répondant aux attaques du chef de l’État accusant les anti-dialogue de mauvaise foi préférant comploter contre la République (allusion faite à la rencontre de l‘île de Gorée), Jean Lucien Busa du CDER estime que Joseph Kabila est en train là d’embarquer le pays dans une voie dangereuse parce que tout le monde sait que c’est une voie qui se met en marge de la Constitution. « Les Congolais veulent l’alternance démocratique le 27 novembre 2016 », ne cesse-t-il de marteler.

Le leader du CDER est appuyé dans ses propos par Fabien Mutond, vice-président du groupe parlementaire UDPS à l’Assemblée nationale. « Nous sommes des non-violents, nous n’avons pas une armée, nous sommes en train de défendre la Constitution de la République.  Nous mettons en garde ceux-là qui vont utiliser les moyens de l’État pour tuer le peuple congolais », a-t-il déclaré. Le discours de Joseph Kabila apporte, d’après l’opposition, une preuve supplémentaire de son envie à rester au pouvoir envers et contre tout. Le silence jugé évocateur du Raïs qui n’a fait aucune allusion à la Constitution constituerait tout un signal.

Alain Diasso

Notification: 

Non