Disparition : la République a rendu hommage à Jean- François Obembé

Mardi 13 Janvier 2015 - 16:30

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Le président de la République, Denis Sassou Nguesso a rendu le 13 janvier à Brazzaville, en présence des membres du gouvernement et des  corps constitués, un dernier hommage à  Jean-François Obembe, à la fois  homme de lettres et homme politique,  décédé le 02 janvier dernier des suites d’une longue maladie.

Dans son oraison funèbre lue  à cette occasion, le professeur Grégoire Lefouoba a, dans un  style lyrique, retracé le parcours combien élogieux de l’illustre  disparu en citant quelques passages du célèbre ouvrage de ce dernier,  « Vivre et mourir selon son style »,  dans lequel Jean-François Obembé s’exprime de manière précise sur la mort, peut-être, a ajouté l’orateur, projetait-il la sienne. Ce livre,  a renchéri l’orateur, nous donne le sens que Jean-François Obembé  donnait à la vie, sur l’immortalité à travers la pensée et l’écriture.

 Né le 2 Juillet 1947 à Mbouli-Yandza  dans le district de Makoua, Jean-François Obembé est marié et père de plusieurs enfants. Il  a amorcé ses études à l’école primaire d’Etoumbi, (département de la Cuvette-Ouest) et  son collège à Fort-Rousset actuel Owando, avant de fréquenter le lycée Savorgnan de Brazzaville. Ensuite, il accède à l’Ecole normale supérieure d’Afrique Centrale, au Centre d’enseignement supérieur de Brazzaville, à l’Université Marien Ngouabi, à l’Académie des Sciences pédagogiques de Postdam en République Démocratique d’Allemagne ainsi qu’à l’Académie des sciences sociales près l’Ecole supérieure du parti de Berlin et enfin,  auditeur à l’université des Mutants à Dakar.

Admirant Marien Ngouabi de qui il était assez proche, auteur inventif, Jean-François sonne à la porte de la politique avec un livre en main, car il aime écrire. Il écrira une pièce de théâtre sur la vie de Patrice Lumumba pendant qu’il est proviseur au lycée, pièce qui sera jouée devant le président Marien Ngouabi en 1975. Il est membre du Parti congolais du travail (PCT) et accède à sa direction sous le mandat présidentiel de Denis Sassou Nguesso en 1984.

 Le Mouvement du 5 février 1979, le trouve du côté de la gauche démocratique, comme la révolution de 1848 avait trouvé Victor Hugo du côté de la gauche également. Secrétaire du comité central,  en charge des questions de la presse, propagande et information, puis de l’Education, Jean-François Obembé se révèle comme un travailleur acharné.

 Sous la supervision de Camille Bongou, secrétaire permanent du PCT, il a entretenu un commerce heureux avec l’ensemble du parti, même après son départ du comité central du parti en 1989. Il a également été ambassadeur pendant une année en République démocratique Allemande où il a vu s’écrouler quelques fondamentaux des certitudes d’hier. Pour lui, la démocratie était un mystère inexpliqué.

 Les dernières années de sa vie, Jean-François Obembe les a  entièrement consacrées  à la recherche de l’établissement de la paix par le dialogue comme le témoigne son livre intitulé : « Conquête de la paix ». L'homme qui s'en va laisse un immense héritage à travers son œuvre, notamment son dernier livre « Les Causes de faux raisonnements », qui souligne les trois problèmes de notre société à savoir,  l’ignorance, le mimétisme d’autres civilisations, la déchéance et la méconnaissance des valeurs de compétences. 

 

Photo : le chef de l’Etat s’inclinant devant la dépouille de l’illustre disparu

Jean Jacques Koubemba