Dossier/Fête de l’indépendance : Madingou a revêtu sa plus belle robe

Située à plus de 300 km de Brazzaville, dans le sud-ouest du Congo, la localité de Madingou porte du jour au jour sa nouvelle robe. La ville vibre déjà au rythme des grands évènements. Sur place, on y trouve des restaurants et marchés de fortune, de nombreux étrangers, bref une ambiance inhabituelle. Du côté des autorités locales, le pari sera gagné comme l’indique Julienne Hortense Ganvouli.

« Tout est prêt en ce qui concerne les édifices qui sortent de terre. Comme vous le constatez, le Palais présidentiel est pratiquement terminé. Nous avons, avec le ministre d’Etat, directeur du cabinet du président de la République, Firmin Ayessa, sillonné toutes les villas destinées à l’accueil des hôtes de marque et il est parti satisfait. Mais, il ne manque pas de petits problèmes auxquels nous allons remédier », explique l’administrateur maire de la communauté urbaine de Madingou.

En effet, des hôtels et auberges affichent pleins. Ce qui entrevoit des difficultés liées à l’hébergement. « Je dis que personne ne dormira dehors parce que nous avons pris des dispositions en équipant des salles de classe. Donc, j’insiste que nous sommes prêts », insiste-t-elle.

Pas assez de logements privés

A la différence d’autres localités où la municipalisation accélérée est passée, les natifs de Madingou ne semblent pas s’investir dans l’habitat afin de faciliter l’accueil des hôtes. « Vous voyez entre Madingou Poste et Madingou gare, il y a environ 7 km. Tout le long, il n’y a pas assez de maisons. Mais, il y a quand-même certains ressortissants qui ont construit par-ci par-là, il faut savoir que c’est une grande ville dont le nombre d’habitants est estimé à 30 181, regroupés dans dix quartiers. Vraissemblablement, les grandes villas comme ailleurs, je ne les vois pas », constate l’administrateur maire.

Le bitumage des voiries urbaines au rendez-vous

La municipalisation accélérée, c’est également la dotation de la ville hôte en infrastructures routières. 26 km de voiries urbaines sont bitumés sur les 32 prévus. De quoi satisfaire la première citoyenne de Madingou. « Donc, ce qu’on avait prévu, c’est même en dépassement de ce qui sera construit. Ce chef-lieu du département qui n’a pas connu un seul mètre de bitume, alors que Nkayi situé à 35 km ; Bouensa à 34 km et Mouyondzi, sont sortis de ce statut empirique depuis longtemps. C’est donc grand de voir la transfiguration actuelle de notre communauté urbaine », s’est réjouie Julienne Hortense Ganvouli, félicitant le président de la République, Denis Sassou N’Guesso, qui a sorti Madingou de l’ornière 56 ans après.

 Les prix de denrées flambent

Les prix de certaines denrées alimentaires ont augmenté sur le marché. Le prix du manioc, aliment de base très prisé par de nombreux Congolais, est passé du simple au triple, soit de 250 à 750 FCFA. L’administrateur-maire, qui avait réuni les commerçants et vendeurs pour leur demander d’éviter la surenchère, s’étonne. « Nous sommes le dernier département à être municipalisé. Je leur avais également demandé de ne plus exporter les marchandises vers Pointe-Noire parce que nous recevrions beaucoup de gens. Il ne faudrait pas que nos invités soient dans le besoin de quoi que ce soit. La nourriture doit être abondante, je croyais qu’ils m’avaient compris, mais hélas ! le prix du manioc est passé de 250 à 750 FCFA, mais j’y veillerai », a-t-elle promis.