Droit de l’homme : des organisations congolaises plaident pour la fin de la peine de mort

Jeudi 10 Octobre 2013 - 12:32

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La Mouvance des abolitionnistes du Congo, dont la coordination est assurée par Gatien Clotaire Bongolo, a appelé, le 9 octobre à Brazzaville, les autorités congolaises à supprimer la peine capitale

« Il est vrai que le Congo ne pratique plus la peine de mort : c’est un pays abolitionniste de fait, c’est-à-dire que dans la pratique, il n’y a plus de peine de mort. Mais le Code pénal congolais n’a pas encore effacé totalement les articles liés à la peine de mort. En outre, le Congo a été élu en 2011 membre du Conseil des droits de l’homme », explique Gatien Clotaire Bongolo.

Il a également convié la presse nationale internationale travaillant à Brazzaville à relayer, comme à l’accoutumée, les activités relatives à la onzième Journée mondiale contre la peine de mort.

Dans le cadre de cette journée, célébrée tous les 10 octobre, la Mouvance des abolitionnistes du Congo distribuera, dans les écoles publiques et privées ainsi qu’à la faculté de droit, des centaines d’affiches, de kits de mobilisation, de fiches d’informations, de guides pédagogiques et le rapport de l’édition 2011 sur la peine de mort.

« Nous œuvrons pour l’abolition complète de la peine de mort à travers le monde, et partant au Congo-Brazzaville. Nous irons sensibiliser les étudiants et faire du porte-à-porte dans différents quartiers. Une projection est prévue au siège de l’Observatoire congolais des droits de l’homme », a poursuivi Gatien Clotaire Bongolo.

« La peine de mort est appliquée en violation des normes internationales et il n’a jamais été démontré qu’elle avait un effet plus dissuasif plus que les autres sanctions pénales. Dans les pays où elle est appliquée, le taux de criminalité ne diminue pas », a-t-il conclu.

Les six méthodes d’exécution sont : la décapitation, la fusillade, la pendaison, la lapidation, l’injection létale et l’électrocution. Au Congo, la dernière condamnation à la peine capitale remonte aux années 1982.

« Nous avons choisi de mener une action à la faculté de droit parce que les étudiants d’aujourd’hui sont les cadres de demain : il faut qu’ils en prennent conscience car dans un proche avenir, ils gouverneront ce pays », a expliqué Yvon Clément Alexis Mouandza, président du Cercle de protection de l’environnement.

À l’échelle mondiale, beaucoup reste à faire pour entériner l’abolition de la peine de mort : se concentrer sur l’adoption de législations nationales ; favoriser la ratification du deuxième protocole facultatif ; soutenir les normes internationales appelant à l’abolition où à restreindre le recours à la peine de mort ; et enfin, soutenir l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies pour un moratoire sur son application.

Rappelons que la Mouvance des abolitionnistes du Congo est affiliée à des organismes internationaux, dont la Coalition mondiale contre la peine de mort, qui est née à Rome, le 13 mai 2002. Elle apporte une dimension globale à l’action que poursuivent ses membres sur le terrain, parfois de manière isolée. Elle agit de façon complémentaire à leurs initiatives, dans le respect de l’indépendance de chacun.

Fortuné Ibara