Droits de l’Homme : l’Asadho dénonce l’enlèvement et la détention illégale des Congolais expulsés de Brazzaville

Jeudi 18 Juin 2015 - 17:00

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Pour l'ONG, au nombre de vingt-six, ces victimes dont parmi elles des civils et certains ex-militaires des Forces armées zaïroises  sont à ce jour détenues à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.

Dans un communiqué du 18 juin, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) a exprimé sa vive indignation face à l’arrestation et la détention illégale à la prison militaire de Ndolo de vingt-six ressortissants de la province de l’Équateur, expulsés de Brazzaville, l’an dernier, suite à l’opération Mbata ya mokolo.

Pour cette ONG, ces personnes auraient été interpellées le 14 mai 2014 à Maluku par des éléments de la Police nationale congolaise (PNC) du site de Maluku, alors qu’elles attendaient d’être embarquées pour leur province d’origine. L’Asadho a noté qu’après avoir été pendant trois jours au cachot de la base de la police à Maluku, où ils été conduits, ces Congolais transférés, le 17 mai 2014, au cachot du camp Kokolo subiraient plusieurs actes de torture.

Dans leurs actes, les tortionnaires de ce groupe voulaient, selon l’ONG, savoir si ces derniers faisaient partie du mouvement des Enyele, du groupe de général Munene ou s'ils travaillaient avec le sénateur Jean-Pierre Bemba. « Ils ont été traités ainsi pendant vingt et un jours », a souligné l'association.

À en croire l’Asadho, ces Congolais dont elle a cité les noms dans son document seront transférés, le 6 juin, au cachot des services de sécurité, à coté de la primature, où ils seraient gardés au secret pendant dix mois. « Ils seront encore torturés et poussés à avouer qu’ils ont été  recrutés à partir de Brazzaville dans le but de renverser le régime en place à Kinshasa, alors qu’ils sont rentrés au pays suite à l’opération Mbata ya mokolo initiée par les autorités du Congo Brazzaville », a dénoncé cette ONG, qui a souligné que deux d’entre eux ont succombé pendant leur détention illégale suite aux tortures et manque de prise en charge médicale appropriée.

L’Asadho a, par ailleurs, soutenu qu’en date du 18 février 2015, les survivants seront transférés à la prison militaire de Ndolo, où ils sont jusqu’à ce jour en détention illégale, sans être présentés devant leur juge naturel.

L'ONG, qui condamne le traitement infligé à ces Congolais, a relevé que ces victimes restent toujours privées de leur droit de se défendre en justice  et  a recommandé au ministre de la Justice et des Droits humains de mettre fin à tout acte de nature à porter atteinte aux droits reconnus aux populations congolaises par les lois de la République. Le ministre est également exhorté à veiller à ce que les éléments de la PNC, des Fardc et des services de renseignement ne soient pas instrumentalisés par les hommes politiques contre les ressortissants de la province de l’Équateur. Alors que cette ONG a appelé l’auditeur général des Fardc de libérer les personnes identifiées ci-dessus ou faire fixer leur dossier devant la juridiction compétente et d’engager des poursuites judiciaires contre les éléments de la PNC, des Fardc et des services de renseignement pour acte de torture, arrestations et de détention arbitraires.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le président de l'Asadho, Me Jean-Claude /Photo Adiac

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